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De la simple parodie horrifique aux prémisses d’un monde en décomposition :

Après le contemplatif « only lovers left alive » et le poétique « Paterson » , Jim Jarmusch concours de nouveau pour la palme d’Or en ouvrant le 72e festival par une satire politico-horrifique dont le style singulier ne cesse de se jouer de la culture populaire .


Si le réalisateur a délibérément choisi une intrigue d’une étonnante simplicité évoquant la lutte pour rester envie des habitants de Centerville face au retour à la vie des morts , c’est davantage dans l’objectif de satiriser les codes du genre horrifique et plus généralement du cinéma en lui-même . En effet le cinéaste alterne entre parodie et critique social allant jusqu’à la métafiction .Dévoilant ainsi l’intrigue dès les premières minutes du film par le très suggestif « je pense à des zombies » ou très répétitif « ça va mal finir » . Le réalisateur reprend le procédé si controversé consistant à « briser le 4eme mur » afin de s’adresser directement aux spectateurs et s’émanciper de la limite entre fiction et réalité .Toutefois celui-ci ne prend pas parti aux monologues entre le personnage et le public ou la question rhétorique notamment utilisé dans Funny game par Michael Haneke , mais s’oriente davantage vers l’introspection de l’acteur et de son personnage tournant à la dérision l’empathie du public pour un personnage irréel dont la tragédie n’est que mise en scène et divertissement.
Par ailleurs c’est en ironisant le genre horrifique , que le réalisateur nous révèle une humanité matérialiste dont l’existence alterne entre résignation et lutte pour survivre dans un monde aux ressources limitées . Étrangement identique aux revenants en décomposition déambulant dans les rues de Centerville et gravitant inconsciemment autour de la technologie .

Si certaines longueurs endommage le scénario, le réalisateur sait se démarquer par ses mouvements de caméra et ces scènes contemplatives rappelant ainsi les longues heures de déambulations des personnages d’Adam et et Eve dans les rues de Detroit .

LaurineAmilhat
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le 17 mai 2019

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Laurine Amilhat

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