ça ne se retourne pas dans les tombes

Jarmush décide à son tour de traiter le film de zombie, tout en y insufflant son style caractéristique, et au passage critiquer l'Amérique de Trump et Hollywood. Le cadre y est parfaitement classique, petite bourgade perdue des Etats-Unis, policier locaux dépassés mais impassibles, du gore, de la baston…on se dit pourquoi pas. Les références critiques au dérèglement climatique, à la société de (sur)consommation, aux jeunes idoles sont là, parfois amusantes, mais souvent un peu trop appuyées.
Le film se révèle au fil des minutes une vaste blague entre le réalisateurs et ses acteurs : blagues méta, auto-citation, franchissement du 4ème mur, running gags décalés, référence de genre et d’autres films multiples, recours à l’absurde… Tout ça pourrait être incroyable, mais leur enchaînement lourd et maladroit ne font rire ou simplement sourire qu’un bref instant, et à la fin du film on se demande si celui a vraiment commencé. A force de tout prendre à l’envers, de critiquer par l’absurde l’artificialité du cinéma et du monde qui l’entoure, Jarmush va trop loin et nous laisse sur le bord de la route, abandonnées face à la vacuité absurde don objet cinématographique non identifié.
Si d’un point de vue technique The Dead Don’t Die se tient très bien - on sent que son réalisateur s'amuse beaucoup derrière la caméra, on arrive vite à une saturation et à un ennui. Par chance, le film n’est pas trop long, et on le quitte sans regrets.