The boring dead
Après les vampires, les morts-vivants donc. Jim Jarmusch continue à revisiter genres et mythes populaires avec sa nonchalance habituelle, mais la magie ne prend plus, soudain elle manque, soudain il...
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le 15 mai 2019
83 j'aime
Et quand on en a - vraiment - rien à secouer de ce qu'on tourne, crash et sortie de route directs. Jim Jarmusch avait réussi un superbe films avec des vampires, son film de zombies est une catastrophe ("avec" et "de", vous la sentez la nuance subtile ? Je peux encore en remettre une couche dans le côté explicatif si vous voulez, comme ça je serai raccord avec le film).
Y a plusieurs moyens de se foutre de la gueule des spectateurs. Je ne parle pas ici du manque de talent, excusable si l'artiste est sincère, je parle d'une volonté délibérée d'insulter le quidam.
- balancer un gros doigt tout en s'amusant sur le tournage - ce qui peut donner un film réussi car tout de même authentique ;
- faire un truc qu'on sait débile et racoleur mais en suivant une recette éprouvée qui va faire entrer les biffetons - on fait deux coups en un, gonfler le compte en banque de Christian Clavier tout en abrutissant le bon peuple ;
- sortir un épisode Star Wars;
- ou simplement faire perdre du temps à l'aimable assistance parce qu'on s'est soi-même ennuyé comme un rat mort sur un projet auquel on ne croyait pas.
Je soupçonne fortement Jim Jarmush d'avoir opté pour la dernière proposition tout en étant persuadé d'avoir suivi la première. De fait, on peut sauver quelques moments, comme les dialogues Bill Murray/Adam Driver autour du script ou du générique du film par exemple. Indiquant bien à quel point Jarmusch n'en avait rien à faire du produit fini et de la crédibilité de son film, mais de façon assez marrante.
Au final toutefois, pas de bol, c'est mou, c'est ennuyeux, c'est incroyablement lourdingue, le côté dix tonnes dans le loufoque n'apporte rien (une soucoupe volante ? Ok, si ça te fait plaisir, te gêne pas pour moi). Et surtout pathétique. Le discours "je suis un rebelle de la société, vous êtes tous des moutons de consommateurs, à bas le système, no future !", passé un certain âge, comment dire...?
Only punks left alive sans doute (Iggy, on t'aimera toujours quoi que tu fasses. Pour Jarmusch, on sera un peu plus réservé).
Le petit point cancel culture
Boah, pour la critique écolo de la fracturation hydraulique et bien entendu celle de l'Amérique trumpienne - c'est tellement original et courageux - la commission des oeuvres autorisées se doit de montrer un enthousiasme (de façade du moins) pour ce film idéologiquement sain.
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Créée
le 20 mai 2021
Critique lue 231 fois
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