Romero A Jamais Le Premier

Nouvelle tentative de Jarmusch dans les "films d'horreur" après Only lovers left alive...
Mais le simili remake de Romero n'apporte pas grand chose, si ce n'est le jeu lymphatique de ses acteurs fétiches de ces dernières années.
- Spécifiquement Bill Murray (Broken Flowers) et Adam Driver (Paterson).
- A un degré moindre, Tilda Swinton (Only Lovers Left Alive) a le bonheur de se présenter sous un accent écossais (voir la V.O. !) et avec une ironie rafraichissante dans ce film au rythme de déambulateur d'octogénaire.
- Tom Waits et Steve Buscemi sont eux-aussi encore de la partie et restent fidèles à eux mêmes. Lassitude, quand tu nous tiens...

Hélas, mille fois hélas, Jarmusch exprime explicitement ce que Romero avait le bon goût de suggérer (même s'il ne fallait pas trop chercher ^^) dans ses 3 oeuvres majeures
- La Nuit des morts-vivants critiquait le suprématisme blanc (1968),
- Zombie s'attaquait à la société de consommation (1978),
- Chronique des morts-vivants clôturait l'analyse de l'Amérique sur la surmédiatisation (2008).

On pourra bien discerner quelques innovations propres à The Dead don't die :
- l'écologie et les humains qui jouent aux apprentis sorciers face au réchauffement climatique,
- les traces du passage au pouvoir de Trump qui a de nouveau racialisé la société américaine.

Mais à l'arrivée, dans la ville de Centerville (tiens, encore un lieu que Jarmusch ausculte), Jim n'aura guère produit que la synthèse de la filmographie du réalisateur référent de l'horrifique.
Certes, non sans une myriade de clins d'œil qui finissent eux-aussi à paraitre surfaits (Psychose, Starwars, mise en abime du réalisateur lui-même etc.).

Bref un film qui place Jarmusch au premier rang des réalisateurs paresseux.
Celui où se reposent ceux qui se répètent, fort de leurs acquis, et tardent à se renouveler.

En tant que fan du réalisateur, je mets 5/10. Mais c'est cher payé...