Elle voulait juste fabriquer d'autres tortues
J'ai une théorie selon laquelle April O'Neil, célèbre journaliste de Canal6, a décidé de propager le fameux 'mutagène' à l'ensemble de la population mondiale, dans l'espoir de se faire de nouveaux compagnons Tortues Ninja. Ce fut un échec retentissant.
The Dead Outside est un film qui prend le temps de poser... non. C'est un film lanci... C'est un putain de film chiant, voilà ce que c'est ! Chiant comme la mort, comme son nom l'indique.
Et plutôt mauvais, par dessus le marché, avec des acteurs en galère à qui la profusion de gros plans ne fait pas de cadeaux, comme si le réal avait voulu se moquer méchamment de leurs approximations.
L'ensemble fait très amateur : casting médiocre, personnages sans saveur, script maladroit et un budget manifestement insuffisant pour embaucher un cadreur, un directeur photo et surtout, SURTOUT un éclairagiste (cruelle lacune pour un film qui se déroule essentiellement de nuit)
Et c'est d'autant plus dommage que le film n'est pas tout à fait dénué de qualité et introduit quelques éléments qui auraient pu en faire un terrifiant huis-clos, s'ils avaient été correctement exploité et mieux emballés :
- Des zombifectés très humains, qui ne sont apparemment pas des corps revenus d'outre-tombe mais des vivants affectés par un mal qui les rend déments et agressifs.
Un postulat original qui ne révèlera jamais le quart de son potentiel, tant le scénario passe sous silence toute l'ambivalence de ces créatures encore très humaines, encore doués de parole et d'un semblant de volonté propre :
Est-il possible de les soigner ? Ils n'ont pas l'air si amochés que ça. Comment contracte-t-on ce mal, puisque les habituelles morsures n'ont pas l'air d'être de la partie ? Comment être sûr qu'un infecté n'est pas juste un mec un peu perturbé par l'apocalypse ambiant ? Comment suis-je sensé liquider ma propre famille qui s'apprête à me bouffer, quand ils semblent encore doués de raison et capable de m'interpeler ?
N'espérez aucun développement de ce genre, le film passe tout ça sous silence et ne suggère aucune dilemme de ce genre, juste l'habituel couplet : "Je suis triste, ceux que j'aimais sont morts."
- Le personnage d'April, mystérieuse sociopathe et reine de la démerde, isolée depuis des semaines (des mois, des années ?), secouée par un vieux traumatisme était parti pour être un personnage intéressant, d'autant plus qu'elle a une chouette frimousse, avec une jolie bouche.
Dommage qu'elle ne soit en fait qu'une sale gamine boudeuse qui passe son temps à faire n'importe quoi, à s'isoler en territoire hostile et à ruminer sa morgue en gros plan avec deux légères variantes de son unique moue.
Un résultat pas inintéressant, à postériori, mais franchement pénible sur le moment, et surtout un sacré gâchis.