J'ai vu le film en VF et je dois dire que malheureusement Camille Rowe ne s'est pas doublée elle-même très très bien... Car oui c'est un film français mais tourné en Anglais, à l'exception sans doute de quelques scènes francophones qu'on n'arrive pas à distinguer en version française évidemment. Franchement de la V.O. pour tous les films m'irait très très bien... Mais la distribution des films d'horreur français étant ce qu'elle est, je n'ai pas eu d'autre choix que Pathé hier pour voir ce film.
Ben et Tina tiennent une chaîne Youtube d'urbex. Pour gagner en popularité, Ben est prêt aux explorations les plus extrêmes. Tina a découvert l'urbex avec Ben et prétend en public y avoir pris goût ; cependant, je ne l'ai vue que rechigner durant tout le film à ces expéditions. Quand le lac secret se révèle un coin à touristes elle arrive presque à gagner une journée de vacances peinarde au soleil, mais las : Ben se fait rencarder par un type du coin, Pierre, qui leur révèle l'emplacement d'un spot ultra secret bien vénère. Ni une ni deux Tina range sa crème solaire et suit bon gré mal gré, en traînant les pieds, son youteubé de copain.
On voit donc ensuite Ben et Tina, équipés d'oxygène pour 60 minutes, explorer une maison engloutie au fond du lac bien bien flippante. Très immersive cette partie ! On découvre les pièces avec eux, une par une. On frémit à chaque découverte malsaine sur le passé de la maison. J'étais tendu comme un ressort. J'étais conquis. Et puis bien sûr la situation devient méga trop flippante pour les tourtereaux et ils décident de filer en vitesse. Problème : un mur de briques est apparu par là où ils sont entrés dans la maison...
Et ça pour moi c'est la fin de l'immersion, la fin du plaisir, la fin du suspens. A partir du moment où tu réalises que tu luttes contre une force maléfique capable de matérialiser des murs de briques où bon lui semble... A quoi bon ? Cela traduit un tel pouvoir sur la fabrique de la réalité que je sais bien, en spectateur logique que je suis, qu'absolument tout et n'importe quoi peut alors arriver.
Et c'est le début de l'ennui évidemment. Les scénaristes, visiblement pas conscients de cette vérité, font s'agiter leurs personnages vainement d'une apparition spectrale arbitraire à une autre. L'héroïne est coursée par un spectre, ce dernier essaie de l'attraper en nageant mais pourquoi ? Il n'a qu'à matérialiser une cage de briques autour d'elle et on n'en parle plus.
A la fin l'héroïne parvient à s'échapper de la maison par un conduit que les spectres ont oublié de condamner, pourquoi ? Arbitraire...
The Deep House est donc un gros gâchis. Les réalisateurs ont pourtant réalisé l'exploit de filmer une immersion convaincante dans une maison flippante engloutie. C'est quand même rageant qu'ils n'aient pas été fichus de s'assurer avant que leur script était à la hauteur.