The Devil's Bath est une expression qui désignait, en Autriche au 18e siècle, la dépression dont souffraient énormément de femmes. Severin Fiala et Veronika Franz y explorent un dilemme infernal, qui peut s'énoncer de manière caricaturale entre le choix d'endosser le rôle mécanique d'appareil reproducteur et de femme au foyer ; et celui de se voir stigmatisée, maltraitée et reniée si d'ordinaire cette "corvée" n'était pas assurée. Film austère, mal-aimable par son absence de concessions et son approche rêche du sujet, Des Teufels Bad se révèle pourtant indispensable. Il remplit à merveille sa mission de ruer dans les brancards du conformisme patriarcal en investissant les ressorts du film d'épouvante, usités avec une absence d'emphase qui ne fait que renforcer leur puissance d'impact. Porté par une Anja Plaschg débordante d'intensité, le métrage culminera dans un final dantesque qui marquera au fer rouge cette qualitative année 2024.