Même si on commence à connaitre le duo d'alpiniste formé par les deux légendes américaines (Alex Honnold et Tommy Caldwell), The Devil's Climb est une nouvelle aventure qui vaut le coup d'oeil. Réalisation léchée, scénarisation de l'exploit, durée condensée, tout est là pour passer un bon moment sur son canapé sous un plaid.
Si le documentaire est bon, c'est surtout parce que l'expédition est belle, entre milliers de kilomètres à vélo, randonnées difficiles au milieu de paysages incroyables, et une ascension jamais réalisée : celle du Devil's Thumb, montagne d'Alaska narrée par Jon Krakauer dans Into The Wild. Tout est magnifique, et comme dans Free Solo par exemple, on a de vrais moments de vertige.
Au delà de la complexité d'une telle épreuve, le documentaire fait le bon choix du point de vue de la légende vieillissante et blessée, en l'occurence Tommy Caldwell. Après avoir été enlevé au Kirghizistan, s'être coupé un doigt dans sa scierie aux USA, et n'avoir jamais cessé de grimper les plus hauts sommets, celui-ci s'élance dans sa dernière aventure à plus de 45 ans, deux ans après un nouvel accident qui l'a forcé à arrêter son activité (rupture du tendon d'Achille). Le mec n'a pas de limites.
Comme dans leurs précédentes aventures documentées, le ton est bon enfant, la réussite assurée. Les deux héros sont des personnages froids, calculateurs, purement techniques. S'ils sont parmi les meilleurs alpinistes au monde, ils ne rentrent pas dans la case des romantiques ou des poètes qui justifieraient des heures de film (Marc André Leclerc, je pense à toi). Ainsi, même si on a parfois l'impression que le documentaire accélère trop vite sur certaines étapes, ou que des images reviennent en boucle, c'est surtout parce que le rythme est soutenu, et ne permet aucun chichis. Comme l'ascension de ces deux fous furieux en fait !
Le voir dans son canapé, une après midi d'automne, c'est un petit bonbon qui ne fait pas semblant d'être ce qu'il n'est pas.