Après "Borat" et "Brüno", Sacha Baron Cohen et son compère Larry Charles à la mise en scène délaissent l'aspect documenteur de leurs précédents travaux pour un style plus classique. Tant mieux ais-je envie de dire, tant il est évident que plus personne ne croyait à la soit disant véracité des faits. Ce qu'on perd en fraîcheur, on le gagne finalement en efficacité même si Borat a définitivement mis de l'eau dans son vin (il est bien loin le délicieux mauvais goût assumé de "Brüno"). Si le scénario n'est encore une fois qu'un prétexte, l'ensemble fonctionne plutôt bien, balancant son lot de gags bien dégueux et, il faut bien l'avouer, franchement drôle pour qui aime ce genre d'humour. Cohen passe tout au rouleau compresseur, que ce soit la vision réductrice qu'ont les occidentaux vis à vis de l'Orient, la soit disant démocratie américaine, les traités de paix avant tout pécuniers, les bien-pensants ou encore les analystes politiques. La charge n'est pas nouvelle et encore moins subtil mais ça fontionne. J'ai beau lui préférer "Rien que pour vos cheveux" ou "Brüno", ce "Dictator"-là mais fait passer un moment fort agréable et bien délirant, jusque dans sa bande originale détournant quelques standards comme cette impayable version orientale du "Every body hurts" de REM.