The Dictator se présente comme une farce politique menée tambour battant par Sacha Baron Cohen, qui incarne le Général Aladeen, un tyran mégalomane, absurde et profondément grotesque. Si le film amuse par moments, il peine à offrir une satire aussi fine qu’espérée. Ma note : 6/10, entre rires sincères et gênes persistantes.
Derrière son apparente bêtise, le personnage d’Aladeen révèle une caricature habile du pouvoir absolu : capricieux, infantile, paranoïaque et cynique, il concentre les pires traits des dictateurs modernes. Mais ce qui intrigue, c’est sa dimension presque tragique : il est à la fois le produit de son isolement, de son éducation biaisée, et d’un système qui l’a toujours servi.
Baron Cohen l’incarne avec un mélange de folie burlesque et de cruauté puérile, ce qui crée un effet dérangeant : on rit de ses absurdités, mais on devine en filigrane une critique réelle de la déshumanisation du pouvoir. Dommage que le film ne pousse pas davantage cette ambivalence.
L’intention de dénoncer l’autoritarisme et l’hypocrisie des démocraties est bien là, notamment dans le discours final, acerbe et bien écrit. Mais trop souvent, le propos se perd dans des gags faciles ou des provocations gratuites. L’humour, volontairement frontal, est inégal : certains moments sont brillamment absurdes, d’autres tombent dans la vulgarité sans intérêt.
Malgré ses failles, The Dictator reste un film audacieux, porté par une performance centrale énergique et sans filtre. On aurait aimé un ton plus subtil, une écriture plus resserrée, et surtout, que le potentiel du personnage d’Aladeen soit davantage exploité sur le plan narratif et psychologique.