Un homme...
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le 26 nov. 2014
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Autant le dire tout de suite (et j'ai vérifié), le visionnage de "Them" ne sert à rien, le film n'étant ni plus ni moins qu'un montage des deux autres films sans aucun ajout supplémentaire de scènes ou de point de vue.
Il fallait donc faire une critique sur la "bonne" fiche de film, et c'est donc sur le "Him" que j'ai choisi de la faire, ce volet étant je pense le mieux pour commencer le diptyque (sous peine je pense de ne rien comprendre à l'intrigue).
The Disappearence of Eleanor Rigby raconte ainsi la désintégration d'un couple de trentenaires après avoir vécu un drame récent (dont je vous réserve la "surprise" mais qui se comprend assez vite), avec d'un côté ("Him") le point de vue de l'homme (quelques scènes avec sa femme, son père, ses amis, son travail), et de l'autre côté ("Her") celui de la femme (avec moins de scènes communes tout de même).
En premier lieu et au-delà du procédé, je pense qu'il faut prendre ce double film comme un long film de trois heures qui traite de la psychologie des deux personnes, leur parcours, leurs doutes, et de mieux comprendre la façon dont ils se comportent dans les scènes en commun voire dans l'autre film. Cette longueur permet donc une exploration en profondeur, de comprendre à la fois l'homme et la femme sans prendre parti pour l'un ou pour l'autre, ou plutôt pour les deux.
Les deux films sont touchants, mais j'ai quand même été davantage touché par le "Him", peut-être parce que je suis un homme, ou peut-être aussi parce que j'ai commencé par celui-là et que donc mon identification s'est faite principalement sur l'homme, ou peut-être aussi parce que j'ai davantage été touché par ses interactions avec son meilleur ami et surtout son père que celles qu'a Eleanor dans le deuxième film avec ses parents. Mais finalement telle est la force du film, de ne pas faciliter l'identification à une personne plutôt qu'à une autre mais de laisser le choix au spectateur. Encore que, en faisant un "Her" selon moi incompréhensible si on le visionne en premier, le réalisateur influe tout de même légèrement sur le ressenti du spectateur (peut-être parce qu'il est lui-même un homme d'ailleurs).
Car en effet, si le "Him" alterne parfaitement entre scènes en "solo" et scènes communes, le deuxième est beaucoup plus concentré sur Eleanor et ne montre des scènes communes que dans la deuxième partie du film. A tel point d'ailleurs que même en ayant visionné "Him", j'étais assez désorienté au début de "Her" chronologiquement parlant.
Néanmoins, vient alors le deuxième intérêt du film : la confrontation entre les scènes communes de "Him" et les scènes communes de "Her". Dans la plupart, des petits changements opèrent entre les films : des répliques dites sur un autre ton, un emploi de mots différents, voire des mêmes répliques mais dites par l'autre personne. Le procédé est infiniment riche et intelligent sur le papier, cependant deux choses me chiffonnent par rapport à cela. La première, c'est que le film ne passe pas toujours sous le prisme de la mémoire. Certes, dans les quelques flashbacks du "Her", les changements de comprennent aisément, en revanche vers la fin du film ce qui est montré est vécu en même temps que les personnages, et pourtant certains changements sont drastiques. Cela pose une question de crédibilité qui n'est du coup pas forcément très convaincante, même si le moment est touchant en lui-même. La deuxième, c'est qu'au final les scènes communes dans "Her" sont relativement peu nombreuses et à moitié des flashbacks de moments heureux. L'intérêt du diptyque s'en trouve ainsi légèrement limité, ou en tout cas je m'attendais à voir beaucoup plus de changements, aussi subtils soient-ils.
En revanche, la double fin du film est très bien gérée (et prouve une fois de plus l'intérêt de voir en premier le "Him"), en offrant une fin poétique dans le "Him" mais un peu frustrante, tout en offrant une fin quasiment identique dans "Her" avec un rajout surprenant et magnifique.
The Disappearence of Eleanor Rigby possède bien quelques défauts, à commencer par un procédé qui aurait pu être plus poussé ou un drame vécu qui n'est pas très original, mais reste terriblement attachant et parfois émouvant notamment grâce à ses deux interprètes de talents que sont Jessica Chastain et James McAvoy, terriblement justes. Un beau film et une belle expérience qu'il serait dommage de louper.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2014, Films vus en 2015 (annotés), Exploration filmique : à la recherche de la pépite perdue, Coups de coeur esthétiques et La fuite en avant au cinéma, ce moment porteur de vie
Créée
le 29 juin 2015
Critique lue 859 fois
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