La réussite de The Discovery tient d’abord dans son hybridation totale : audacieux, le film est autant un drame sentimental qu’un film de science-fiction, avec une ambiance proche du polar nordique. Un pari réussi qui cache une intrigue qui ne sort cependant pas des sentiers battus et évoque le thème de la mort et de son après. L’originalité du projet de Charlie McDowell est dans sa description du rapport à la mort des protagonistes : avec la découverte de ce neurologue légèrement carriériste (Robert Redford), c’est le principe même de la mort (et en conséquence de la vie) qui est balayé et banalisé avec la promesse d’un au-delà que l’on sait mais ne connait pas.
Avec son rythme lent, la mélancolie lancinante de ses personnages et la romance en filigrane, The Discovery se rapproche davantage d’un Eternal Sunshine of the Spotless Mind que d’un film de science-fiction ou d’anticipation conventionnel à l’instar de L’Expérience Interdite, réalisé par Joël Schumacher en 1990. Sans jamais toutefois en atteindre le brio scénaristique d’un Michel Gondry.
La faute sans doute à un format trop court (1 h 42) pour véritablement prendre le temps de développer les nombreuses sous-intrigues proposées. Il n’empêche : Charlie McDowell signe un drame visuellement soigné et efficacement incarné.