De la part des auteurs du désopilant faux guide touristique Molvanîa, j'attendais une comédie hyper incisive. Evidemment j'avais tout faux, et ce même si The Dish adopte une tonalité générale assez légère et décroche quelques éclats de rire. Ce qui intéresse avant tout les scénaristes et le réalisateur Rob Sitch, c'est de montrer comment un événement historique et planétaire (le premier pas sur la Lune) a pu bouleverser la vie d'une petit ville rurale australienne, et notamment celle des quelques hommes chargés de capter les images filmées par les astronautes d'Apollo 11 et de les retransmettre au monde entier via une gigantesque antenne parabolique perchée en plein milieu d'un champ de pâturage.
Aussi fascinante qu'insolite, l'histoire de ces quatre scientifiques a pourtant donné du fil à retordre aux scénaristes, qui ont fait tout leur possible pour meubler et atteindre les 90 minutes réglementaires. D'où les petits arrangements avec la réalité des faits, d'où l'ajout d'historiettes secondaires pas toujours intéressantes, et d'où l'utilisation exhaustive d'images d'archives. Et ce n'est pas plus mal, car tous ces éléments nous font d'autant mieux ressentir l'expérience vécue par des centaines de millions de personnes qui ont assisté sur leur écran de télévision à un événement sans précédent.
Pour peu que l'on parvienne à faire abstraction de la musique pompeuse et qu'on oublie cette intro et cette conclusion franchement dispensables, ainsi que les quelques excès de sentimentalisme, The Dish s'impose comme un agréable divertissement porté par des personnages croquès très sommairement mais auxquels on s'attache néanmoins sans mal, notamment ceux de Sam Neill et Patrick Warburton.