Le ridicule Sous la Seine m’a, par commentateur interposé, poussé à aller jeter un œil à The Divide, que sa réputation place dans le haut de la filmographie de Xavier Gens à côté de Farang. Et effectivement, le film a des qualités louables, mais se retrouve diminué par des aspects plus douteux.
Les personnages sont tout bonnement insupportables. La palette de beaufs gueulards et aux choix crétins se retrouve amplifiée dans sa nullité par une panoplie d’acteurs au rabais (désolé Michael Biehn, tu es dans le lot cette fois ci - pas désolé Milo Ventimiglia, tu étais déjà mauvais dans Heroes). Les deux premiers tiers du récit vont donc nous confiner avec une bande d’abrutis sans substance, un moment douloureux que le dernier tiers viendra heureusement atténuer en donnant de quoi jouer au casting.
A côté de ça, on a un film vraiment moche qui ne trahit pas son statut de direct-to-video. Entre une photographie délavée cradingue et une musique lourdingue, on a vraiment du mal à passer outre cette esthétique.
Mais du coup, et ce n’est sans doute que partiellement volontaire, ces ratages contribuent à créer une ambiance poisseuse et suffocante, tandis que le scénario parvient tout de même à capter l’attention par le mystère. Que s’est-il passé, et quelle est la finalité de ce récit? Si les réponses sont au final peu intéressantes, leur appréhension permet de tenir jusqu’à une dernière partie en roue libre qui fait tout le sel de The Divide. Il reste moche et mal interprété, mais c’est enfin en cohésion avec ce qui nous est raconté, cette déliquescence de l’humain quand il est livré à lui-même dans, sans espoir aucun.
Le film ne vole jamais très haut, mais se permet suffisamment de sorties de route inattendues pour justifier un visionnage. Il faut juste être prêt à se farcir tout l’écrin putrescent d’un cinéaste dont je ne doute pas des intentions et de la passion (d’autant plus qu’il a l’air très sympathique en interviews), mais plutôt du savoir-faire technique et émotionnel. Et puis voir un film de confinement post-pandémie est toujours assez intéressant.
A défaut de diviser, ça s’ancre au milieu sur un “mouais”.