Et l'héroïne ressemble à Thirteen !
Xavier Gens nous a scénarisé et réalisé Frontière(s), produit La Horde et on peut ajouter à son palmarès la réalisation de Hitman. N'ayant pas vu le dernier mais me fiant au consensus autour de sa médiocrité, et ayant apprécié le second malgré ses défauts indéniables, je partais surtout voir The Divide en gardant en tête mes impressions sur Frontière(s). Lesquelles me laissaient remplie d'espoir de voir un réalisateur français s'essayer à l'horreur, tout autant que navrée de voir le résultat dudit essai (voir ma critique).
Lorsque j'ai mis The Divide sur mon programme du Fantastic'Arts 2012, j'étais donc aussi impatiente que peu rassurée envers la dernière œuvre en date de notre réalisateur national. National est d'ailleurs un bien grand mot pour ce film américano-germano-canadien, avec un seul acteur francophone (mais Espagnol), tourné aux Etats-Unis avec au casting le Peter Petrelli de Heroes (Milo Ventimiglia) et Rosanna Arquette. On sent dès le départ que Gens est passé dans la cour des grands avec ce film, et ça se voit niveau moyens : on a enfin droit à des acteurs qui savent jouer la comédie !
Le film met un peu de temps à commencer et il m'a fallu un moment avant de m'immerger dans l'histoire. La faute à des détails stupides comme l'incohérence des réactions de certains protagonistes face aux situations de crise qu'on peut imaginer dans un scénario pareil. Ce manque d'épaisseur des personnages – au début – est, à mon sens, un défaut majeur du film. On n'évite pas non plus des fautes de mise en scène très connes, que tout spectateur de film post-apocalyptique va forcément noter, comme le fait que certains héros gardent les cheveux lisses et brillants jusqu'à la fin du film. Au même titre que la scène de douche chaude dans The Dead Outside, c'est le genre de détails stupides qui me sortent complètement de l'histoire. Du coup, pendant 2h j'ai pas arrêté de me dire qu'ils devaient avoir un super bon shampoing sec dans leur abri anti-atomique. Un gros spray en plus.
Ce sont je pense les deux principaux défauts du métrage. S'il suit le même rythme, le prochain film de Xavier Gens a donc des chances d'être encore plus poussé dans l'écriture de ses personnages ; on sent en tous cas que son équipe a fait un plus gros effort de casting que celle de Frontière(s).
A côté de ces problèmes d'immersion et une fois passée la première partie qui n'apporte pas grand-chose de neuf au genre, on entre dans le vif du sujet. Et c'est là qu'on prend cher.
Les scénaristes ont eu l'excellente idée de faire tourner la survie au cauchemar, sans même qu'il y ait besoin d'intervention extérieure, et en n'utilisant que la perversité de l'Homme comme ressort. Forcément, le titre nous aiguille sur l'évolution du groupe, mais pas grand-chose ne nous prépare à la violence à laquelle on va assister dans la deuxième heure du film. Si les personnages bénéficient d'une construction assez pauvre au début de l'œuvre, cette seconde partie leur donne une dimension bien plus dense et fascinante. Mention spéciale à Michael Eklund, absolument glaçant dans son rôle de sale type (le loubard caricatural du début) qui pète complètement un plomb. Le destin de Rosanna Arquette m'aura également mise bien mal à l'aise.
L'issue du film étant relativement attendue, ce que je retiendrai de The Divide c'est plutôt cette progression lente et effrayante vers l'horreur, cette folie de l'Homme qui n'attend qu'une situation extrême pour s'installer définitivement, et cette sensation de malaise en m'imaginant à la place des personnages.
Et pis, c'est un film post-apocalyptique sans cannibales (han, spoil !), alors on peut le qualifier d'original au vu du cru géromois de l'année.
J'allais oublier, un des aspects qui m'aura le plus marquée dans The Divide, ce sont les transformations physiques des personnages, que j'ai trouvées extrêmement réussies. Bravo donc aux costumiers/maquilleurs, qui ont fait un travail impressionnant.
Je comptais lui mettre un 7 + <3, pour tous ses défauts objectifs. Mais finalement, quelques jours après, j'en garde juste un souvenir très marquant pour toutes ses bonnes idées donc ça sera 8.