À la porte

Habituellement réalisateur de comédies, le réalisateur germanique Anno Saul adapte pourtant en 2008 le roman d'Akif Pirinçci, "Die Damalstür" (littéralement "À la porte"). S'éloignant quelque peu du roman pour n'en servir que l'essentiel, Saul sépare son film en trois parties distinctes : les drame et post-drame initiaux, le retour à la vie pour le protagoniste principal, et enfin les révélations. Sans tout dévoiler, The Door met donc en scène David, peintre reconnu, infidèle et mauvais père, qui voit sa fille se noyer dans sa piscine alors qu'il trompait sa femme avec la voisine. Sombrant dans la dépression, David découvre une porte secrète qui l'emmène cinq ans auparavant sur le lieu du drame.

Sauvant sa fille, tuant accidentellement son "moi" antérieur, reprenant sa vie normale et réparant ses erreurs passées, David commence à pleinement changer son existence et à y prendre goût. Cette partie du film oublie donc tout suspense pour nous montrer simplement une vie de couple normale, avec ses hauts et ses bas, ses doutes et ses vérités cachées. On pourrait donc penser que la faille temporelle du début n'était qu'un prétexte à un drame quelconque, mais c'est sans compter sur la dernière partie du film, qui place quant à elle David (et le spectateur) face au revers de fortune que propose cette seconde chance.

Nous sommes donc happés par des révélations peut-être prévisibles mais toutefois magnifiquement mises en scène, loin des excentricités du genre passé comme L'Effet Papillon ou encore dans un registre un peu plus différent The Box. Ainsi, muni d'une excellente réalisation aussi sobre que soignée, d'une musique déchirante et d'une interprétation sans faille (toujours aussi impressionnant Mads Mikkelsen, Jessica Schwarz, vue dans Le Parfum, brillante et naturelle), ce thriller dramatique teinté de fantastique s'avère être une très bonne surprise à ne pas négliger.