Le charme (grandissant au fur et à mesure) de cette comédie provient du personnage féminin - Annette - savoureusement, 'bonheureusement' et égoïstement centrée sur elle-même - "Toute ma famille, c'est MOI" dit l'intertitre, et sur la réalisation de quatre désirs, plutôt disparates au demeurant. Ou plutôt de quatre rêves... (La différence peut ne pas être mince... et maintient le film dans des zones légères).
Le film commence d'ailleurs par elle, jeune orpheline chez un oncle que le film (ou ce qu'il en reste) envoie ballader au cimetière assez vite, pour lui permettre d'hériter, et de développer dans la réalité cette première séquence qui rejoint ces nombreuses scènes où le cinéma muet excellait à superposer, ou monter ensemble dans les cadres successifs le rêve et la réalité. Une autre petite fille, plus tard, aura également droit à ce traitement, de manière encore plus développée.
À peine héritière, et malgré une cousine qui tente de la 'raisonner' ou de l'arraisonner au monde des adultes, la jeune fille s'empresse d'utiliser les 25 000 francs pour ce qui va faire son bonheur, croit-elle, immédiatement. Et sans considération des conseils des autres, ni de leur avis.
Certes, on justifie ensuite cet 'excès d'égoïsme' par celui de se rendre heureux en rendant les autres heureux... Recette qu'au demeurant la jeune actrice arrive à nous rendre presque acceptable (en tout cas, par convention) et parce que, très vite, ces désirs n'entrent guère en conflit avec ceux des voisins, relativement éloignés d'ailleurs.
Quelques raccords de regards assez réussis, un pano ascendant et descendant d'une petite fille à une marâtre et retournant à la petite fille au sol, des clients qui embrassent sur les lèvres en guise de reconnaissance, des scènes d'extérieurs assez élégantes, etc...
Film très rare et qui mérite le détour bien au-delà de ce défaut de rareté.