Rage and Revenge et vieilles dentelles
Keira est belle.
Un film clair, net, carré, précis... lumineux.
Le personnage principal, tout en raffinement et spontanéité, est immédiatement attachant et fait instantanément penser à sa consoeur Marie-Antoinette (à la sauce Sofia Coppola)... Si ces deux-là avaient pu devenir amies, quelle consolation cela aurait été pour chacune d'entre elles ! Même problématique, même pression pour engendrer un mâle, même étouffement à base de mortelle bienséance. Un film de facture plus classique certes, mais aussi plus gracieux à mon goût. En même temps, je me laisse facilement avoir par un film en costumes où chaque séquence dévoile une nouvelle parure plus merveilleuse que la précédente...
Un bon placement d'expressions désuètes de type "ce qui m'échoit" ou "quelle gourgandine", j'adore car à mon goût c'est toujours justifié dans les répliques, ça ne fait pas "on essaie de bien parler parce qu'à l'époque on savait parler que diable !". Peu de paroles inutiles finalement, les dialogues sont toujours justifiés et dignes d'intérêt.
Dans une société où on entend des "silence, femme" et où le "viol" se nomme pudiquement "devoir conjugal", on ne peut qu'admirer le franc-parler sincère et courageux de l'héroïne qui jongle entre la passion et l'amour de ses enfants sans jamais en faire trop ni sombrer dans l'hystérie. Aucune séquence larmoyante, Keira sait tout jouer, elle sort juste un peu décoiffée de sa crise de colère contre le duc, goujat à souhait.
Le film s'essouffle néanmoins en seconde partie, avec trop de contemplations langoureuses et mélancoliques, là où on attendrait peut-être plus d'action, et pourquoi pas un engagement politique en mode Louise Michel... Je m'égare...
Une séquence à fort potentiel lesbien aux alentours de la 20° minute, mais rassurez-vous, tout cela reste très correct et bon enfant, les jeux de lumière font le reste :)
Keira est belle (malgré ses errances capillaires qui ont du valoir des sacrifices de queues de pandas roux).