Mettez-y autant de dollars que vous voulez, l’adolescence ce n'est pas les films de Zac Efron, ce n’est pas Projet X ou même Ferris Bueller. Ce sont les petits films, les projets qui viennent du cœur, qui en parlent le mieux. C’est The Breakfast Club, Stand By Me ou La naissance des pieuvres.


Les films « coming of age » hollywoodiens nous ont rabâché sans cesse à quel point c’était fun d’être ado, à quel point la découverte de la liberté et de l’amour était puissante. The Edge of Seventeen prend à contre-pied cette tendance romantique tronquée, pour offrir un panorama plus large et complexe de l’adolescence. Et c’est effrayant de voir à quel point tu peux t’identifier à un film.


Tu te souviens probablement de cette période ingrate, de ces moments de solitude, d’exclusion, d’incompréhension. Tu te souviens tomber amoureux de la mauvaise personne, qui ne t’offrait rien en retour. Ou bien peut-être étais-tu de ceux à qui tout réussissait en apparence mais qui cachait tous ses problèmes sous un masque.


La force du film est de représenter ce drame de l’adolescence, non seulement avec une justesse universelle, mais en gardant un humour ultra efficace. Je n’avais pas autant ri depuis les gardiens de la galaxie. Notamment à travers un excellent Woody Harrelson, il y a un humour noir, parfois gras mais toujours délectable, qui se dégage. Ca reste un petit film indépendant qui n’échappe pas à certaines facilités et clichés du genre, mais il va parler à tout le monde.


On ne peut évidemment pas parler de ce film sans mentionner Hailee Steinfeld. Je l’avais déjà vue dans True Grit, pour lequel elle avait été nominée aux Oscars à 14 ans à peine. Cette fille a un talent fou et, croyez-le ou non, c’est une des grandes injustices de cette année qu’elle n’ait pas été nominée une seconde fois pour sa prestation. On se retrouve souvent seul avec elle, et c’est dans ces moments qu’on apprend à la connaître. C’est peut-être ça le plus important en fait : si cette période est riche en émotions contradictoires, remplie d’erreurs en cascade, c’est à travers ces épreuves qu’on apprend à se connaître soi-même.


The Edge of Seventeen rejoint donc le club trop fermé des films qui capturent l’adolescence avec justesse et nuance.

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le 7 févr. 2017

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Peaky

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