The End of Evangelion
7.8
The End of Evangelion

Long-métrage d'animation de Hideaki Anno et Kazuya Tsurumaki (1997)

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Après avoir été franchement déçu par les deux derniers épisodes de la série Evangelion, je fut ravie d'apprendre qu'il existait un film qui avait pour mission de conclure cette incroyable histoire de la manière dont souhaitait vraiment le faire le réalisateur Anno. Cette fois ci plus de budget, 1h30 pour raconter le destin de tout les protagonistes et de l'espoir pour avoir des réponses aux si nombreuses question que nous sommes en droit de nous poser.
Qu'il est difficile de parler d'une oeuvre si renversante... Alors que les images me sont restés en tête durant plusieurs jours, il est temps d'essayer d'écrire une critique, un avis qui sera toujours très personnel car face à la puissance des dialogues, chacun réagira d'une manière différente lié a nos vécus.
Mettre une note aussi bonne à un film que l'on a pas totalement compris est assez perturbant pour moi, mais après réflexion, la justesse de The End of Evangelion dans la plupart de ces scènes m'ont tellement touché qu'il aurait été encore plus perturbant de mettre moins jusqu'à parce que je n'ai pas tout compris. Attention à partir d'ici je vais spoiler donc : !SPOILER ALERT!


Tout d'abord j'ai été totalement emballé par les 40 premières minutes du film. On retrouve enfin une véritable suite à l'épisode 24, et l'on retrouve tout nos personnages après la mort du 17ème et normalement dernier ange. L'attaque de la SEELE enclenche directement l'intrigue, on ne perd pas de temps et c'est totalement logique. Le retour d'Asuka dans l'EVA 02 m'a fait énormément plaisir car sa combativité rend les scènes d'action ultra badass. De plus la mort de Misato est vraiment une scène magnifique, avec une mise en scène très travaillé et une logique vis a vis de la personnalité de la jeune femme. Il n'y avait quasiment vraiment rien à jeter dans cette première partie, a part peut-être cette scène de masturbation au tout début que j'ai trouvé vraiment trop glauque.
Et ensuite, il faut le dire, sa part complètement en vrille. A partir du moment ou Rei fusionne avec la source de la vie, on rentre dans une phase complètement What The Fuck à base de Rei géante, de tête de Rei partout et de croix chrétienne sur toute la surface de la planète. A ce moment là je me suis quand même demandé comment on pouvait imaginer un truc pareil. J'ai essayé de comprendre un maximum même si évidemment des choses m'échappent encore. En tout cas le rôle de l'EVA 01 va devenir enfin très important par la suite, après que Shinji est une insupportable peur de rentrer dans le robot. Mais ce sentiment que ressent le héros rappelle qu'il est aussi humain que nous, que c'est un ado qui se voit confié une tâche beaucoup trop importante alors qu'il n'a rien d'exceptionnel et que finalement le détester, c'est un peu nous détester nous mêmes.
Et nous rentrons ensuite dans la partie finale qui m'a renversé avec des dialogues d'une profondeur que j'ai rarement voir jamais entendu dans une oeuvre. La fin de Gendo Ikari est excellente, et elle m'a personnellement beaucoup parlé.. J'ai trouvé que son histoire avec Yui Ikari était déjà vraiment bien écrite et son final l'est encore plus. On comprend pourquoi cette homme était si froid, si inexpressif. C'est a la mort de sa femme qu'il a changer, on le savait. mais ici une phrase viendra clôturer l'explication de son comportement : "Tu avais peur, peur de ces liens insaisissables, ces cordons invisibles qui unissent les gens".
Et puis les dernières minutes concluent avec des phrases qui ne touchent pas que les personnages, mais nous tous êtres humains. Nos vies tout entières sont remis en question, le but de nos existences se posent et l'on a matière à se prendre une sacré claque dans la gueule. D'ailleurs, le projet complémentarité de l'homme des épisodes 25 et 26 aura finalement pour utilité de compléter les propos de la fin de ce film. Je vais vous marquer quelques phrases que j'ai noté et que j'ai trouvé vraiment incroyable :
"Ce n'est qu'a l'intérieur des rêves que tu arrive à trouver le bonheur pas vrai ? Alors que ce n'est pas la réalité, c'est un monde sans personnes. Ce n'est pas un rêve, c'est simplement ce qui remplace la réalité." Ici, nous avons une jolie vision des rêves, ces mystérieuses petites fictions qui habitent notre sommeil. Dire que c'est un monde sans personnes signifie que notre esprit est le seul à contrôler tout les personnages du rêve. Et puis dire que cela remplace la réalité rappelle que lorsque nous vivons ces rêves, nous les prenons pour la réalité.
"Tout a fusionné pour ne former qu'un. Si tu souhaite que les autres existent alors les barrières de leurs cœurs recommenceront a les séparer et encore une fois la peur de l'autre réapparaîtra."
Ici, face a la complémentarité de l'homme qui a fusionné tout les êtres vivants sur terre en une seule entité, Shinji décide de faire le choix de séparer de nouveau tout le monde. Rei lui rappelle cette vérité quelque peu effrayante concernant les barrières que nos identité créent. Égoïsme, intérêt divergent, peur de l'inconnu etc.. etc...
"Je sais pas encore ou se trouve le bonheur, je ne sais pas comment l'attendre mais je crois que je vais rester ici et je continuerais de me demander pourquoi je suis né et qu'elle est le but de ma vie. Et je suis sur que tout ce que je ferais c'est de constater l'évidence encore et encore pour que je puisse rester moi même." Je termine avec cette phrase incroyable destiné à toutes les personnes dépressifs et qui souffrent en général. Ici, Anno a clairement voulu donner de l'espoir après avoir donner sa vision très personnel et très noir de l'état dépressif tout au long de Neon Genesis Evangelion. Toute notre vie nous chercherons le bonheur sans définitivement le trouver, et toute notre vie nous chercherons à donner un but a nos existences, mais avec l'importance capitale que nous devons rester nous mêmes.
Allez, il est temps de conclure. C'est le première fois que je ressort des citations d'un film, mais je voulais partager à quelle point The End of Evangelion peut donner le vertige. En tout cas, je suis bien content qu'Anno est pu faire une deuxième fin car les deux se complètent très bien. Je suis me concernant satisfait de ce film malgré le côté What The Fuck qui m'a fait un peu ramer dans la seconde moitié de ce long métrage. Mais en conclusion, The End of Evangelion vient nous convaincre que la globalité de l'animé est un véritable chef d'oeuvre qui mérite amplement son statu culte aujourd'hui.

Skudd
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le 8 juil. 2019

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Wise Man

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