De la fin de journée au lever du soleil, la caméra quasi ethnographique de Kent MacKenzie colle aux basques d'une poignée d'Indiens occidentalisés, avec un souci de documentation qui n'est pas sans rappeler la rigueur hallucinante de On the Bowery de Lionel Rogosin, plongée dans les entrailles alcoolisées de New York, sorti en 1956.
La voix off accompagne chaque personnage dans sa traversée de la nuit, égrène leurs rêves et leurs résignations pendant que la soirée s'étire de bar en bar et que la socialisation par l'alcool permet à chacun d'oublier sa condition.
L'une des scènes fortes du film se déroule à la fin de la nuit, quand tous les jeunes Indiens imbibés se rejoignent sur l'une des collines qui surplombent la ville parce
là-haut, l'air est plus frais.
Loin du regard pesant de la société blanche, les jeunes Indiens caracolent dans leurs voitures klaxonnantes comme leurs ancêtres le faisaient à cheval autour des caravanes de pionniers et libérés de leurs inhibitions, ils se reconnectent à leur peuple dans une danse indienne à la limite de la transe, comme cernant la lueur de la ville, au-delà des regrets.
Un film lourd et dense qui montre plus qu'il ne démontre.