The Dig Picture
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Steven Spielberg est mon réalisateur préféré depuis que je suis tout gosse et il le sera probablement jusqu'à mon dernier souffle et ce, même si les déceptions cinématographiques s'enchaînent depuis quelques temps (Pentagon Papers, Le BGG ou Lincoln à des degrés différents), de ce fait, j'attendais forcément The Fabelmans tout en redoutant qu'il tombe dans les mêmes travers que les derniers biopics que j'ai vu et qui ne m'auront pas marqué en tant que cinéphile (Le Bar de la tendresse de George Clooney ou Une ode américaine de Ron Howard) et s'il fait légèrement mieux que ses collègues, le dernier film du maître américain m'aura laissé un sentiment mitigé même si le positif s'est davantage imposé à moi.
Premièrement, oui, Steven Spielberg a tellement marqué de son empreinte le Septième Art des cinquante dernières années qu'il a mérité de raconter ce qu'il voulait, là, il a choisi d'aborder sa jeunesse d'une manière légèrement distanciée - j'imagine pour ne pas trop sombrer d'un point de vue émotionnel et garder le contrôle sur son film - puisque le jeune héros s'appelle Samuel Fabelman, un jeune juif appartenant à une famille dysfonctionnel qui rêve de devenir réalisateur. Le "problème", c'est que Steven Spielberg a tellement incorporé des éléments autobiographiques dans son œuvre que je n'ai pas trouvé un grand intérêt à ce qu'il raconte cette histoire-là en particulier, d'autant plus que l'exécution est souvent balourde.
Alors certes, le réalisateur de Jurassic Park est largement plus connu pour sa maîtrise du stroytelling et sa capacité à émerveiller que pour sa subtilité (et encore j'exagère, des films comme E.T. l'extra-terrestre ne souffre pas de lourdeurs), mais alors j'ai trouvé le film particulièrement surjoué (sérieusement, nommer Judd Hirsch aux Oscars pour ça?? les scènes à l'école, ou l'humour slapstick de la scène où il se retrouve avec la jeune chrétienne et j'en passe). Cela dit, je me pose néanmoins la question si ce n'était pas l'intention de Spielberg d'en rajouter pour montrer tout le film par le prisme de son jeune héros, de cinq à dix-huit ans, bien qu'il n'ait pas su retrouver l'inspiration d'un Alfonso Cuaron sur Roma quand il a reconstitué le Mexique par le prisme de ses souvenirs.
Mais bon, si le film est boursoufflé de défauts qui m'auront empêché de prendre mon pied, il est parsemé de scènes d'une telle force qui m'auront bouleversée, notamment quand Steven/Samuel n'arrive à s'exprimer que par le pouvoir de l'image (la scène où il révèle à sa mère qu'il sait qu'elle aime un autre homme est d'une puissance) ou toute la première partie où, traumatisé par la scène du déraillement du train dans Sous le plus grand chapiteau du monde, le jeune Samuel de cinq ans voudra le recréer pour y trouver sa catharsis est un joli symbole sur le lien qui l'unit au cinéma.
A cela j'ajouterais que les acteurs sont excellents, en particulier Michelle Wiliams dans un rôle particulièrement complexe puisque son personnage souffre de problèmes psychologiques et livre une prestation beaucoup plus nuancée que celle de Sally Field dans Lincoln qui n'était pas convaincante une seconde.
Bref, The Fabelmans a trop de soucis d'exécution pour que je puisse le qualifier de grand film, néanmoins, Steven Spielberg aura su me toucher avec quelques scènes bouleversantes!!
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Créée
le 28 mars 2023
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