Une lettre d'amour au cinéma un grand film intime, sur l'enfance et le cinéma de Spielberg.

Voilà le nouveau bébé de ce bon vieux tonton Spielberg après son très réussi "West Side Story", avec cette fois un projet très personnel ! Le récit de sa propre enfance et de son amour naissant du cinéma. Mais alors, avons-nous là un grand film intime ou un récit mélo-mégalo ?


"The Fabelmans" est très certainement l'un des films les plus intéressants, et brillants de Steven Spielberg ! Un film qui nous éblouit par sa maîtrise visuelle, mais surtout par sa justesse, tant dans son récit, que dans ses sous-textes. Où le tout se dévoile avec une limpidité désarmante !


Visuellement, Spielberg nous offre un spectacle visuel de chaque instant ! Parsemée d'un amour de cinéma flagrant, la lumière prend une place prépondérante ici, que ce soit pour transposer les non-dits et les émotions, comme pour sublimer des visages, comme des instants qui semblent figés dans le temps. Plus globalement, on ne peut qu'être frappé par la photographie de ce film, d'une subtilité et d'une certaine mélancolie, qui fait partie de l'essence du film.


Outre la qualité de la photographie, la mise en scène est d'une précision et d'une évidence troublante. Spielberg le disait, c'est certainement le projet le plus difficile à film de sa carrière, et pourtant, le résultat est là ! La caméra arrive à poser une certaine tendresse, que ce soit au travers de la découverte du grand écran pour ce jeune garçon, ou à la découverte d'une bande de montage, ou bien encore la projection privée au creux d'une main... Le métrage regorge de ces instants de poésie pure, mêlés à une certainement brutalité quand il aborde des sujets plus intimes, ou même sociaux ! Le tout trouve parfaitement sa place visuellement, tant la mise en scène nous fait dire "je n'aurai pas tourné cette scène autrement".


Mais si le film nous émerveille visuellement, il nous saisit de par son récit. Car au travers de cette façade de récit "autobiographique", Spielberg nous crie son amour pour le cinéma, mais surtout nous dévoile toute l'analyse de sa propre filmographie, de ses thématiques principales, de ces figures... Le tout nous apparaît à l'écran, et c'est en cela que le film est le plus captivant, car il nous livre le "Pourquoi Spielberg" : pourquoi le réalisateur a mis en scène des gros monstres, des gros soldats ? Pourquoi la thématique du divorce est si présente ?.... Tout ce qui fait le cinéma du réalisateur nous est montré ici ! Et de cinéma, Spielberg nous en parle, que ce soit sur la naissance de son désir de cinéma, sur l'éclosion d'un jeune réalisateur, mais également sur la puissance à la fois merveilleuse et destructrice du cinéma.


Car plus qu'une grande lettre d'amour au 7e art, qui est évidente et d'une passion vibrante. Le film s'attarde davantage sur le pouvoir que le cinéma possède : "Les films sont comme des rêves". Une fois ce postulat posé, le réalisateur se plonge sur ses thématiques les plus intimes en prenant un genre qu'il affectionne le plus "le film sur l'enfance" ! Le divorce, les figures paternelles et maternelles qui se déchirent, mais criantes d'humanité, l'antisémitisme banalisé et la survie sociale... Les thématiques sont légion, mais le film donne la place suffisante à chacune pour qu'elles s'épanouissent pleinement !


En conclusion, "The Fabelmans" est certainement le film le plus abouti (et intime) de son réalisateur, qui nous livre ce métrage certainement au meilleur moment de sa carrière tant il nous semble évident. Un film-somme pour son auteur, qui ne nous laisse pas indifférents !

Julien_Levallois
10

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Créée

le 22 févr. 2023

Critique lue 28 fois

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