The Dig Picture
Parce qu’il est considéré en Europe comme un auteur, et que son génie visuel a frappé dès ses premiers films, la critique a rapidement cherché dans le cinéma de Steven Spielberg, spectaculaire et...
le 22 févr. 2023
111 j'aime
8
Le film est vendu comme une biographie plus ou moins officielle de Spielberg par Spielberg. Mais c’est très réducteur.
C’est un film sur le cinéma, pour les amoureux de cinéma, par un amoureux de cinéma. On ne compte pas les passages didactiques sur les instruments de travail, du projecteur à la caméra, de la table de montage aux pellicules, sans parler des explications de ce qu’est le cinéma (la première scène du film) et des moyens de truquer une image. Godard expliquait que « le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde ». Spielberg y apporte la précision : à condition d’y avoir un contexte, ce que son personnage principal découvre dans la scène pivot du film.
Je disais donc que c’est un film sur le cinéma, au cours duquel Steven raconte son histoire. Ce qu’il fait sans cesse à travers d’autres de ses longs métrages. N’allez pas chercher des justifications à ce qu’il a tourné jusque-là dans ce film (style GEORGES LUCAS IN LOVE, le très drôle court-métrage), car cela se réduit à peau de chagrin. Le thème de la famille en souffrance est bien évidemment au centre du film, car c’est un des thèmes majeurs du cinéma de Spielberg. Entre une mère artiste éthérée (excellente Michelle Williams), qui cache un secret tellement évident aux yeux de personnes extérieures, et un père qui ne cherche pas à comprendre la vie de son fils par un autre prisme que celui du travail (Paul Dano, à des années lumières de son rôle dans THE BATMAN), Sammy (Gabriel LaBelle, vrai clone du jeune Spielberg) va creuser un peu égoïstement son sillon, essayant de comprendre comment fonctionne cet art merveilleux. L’oncle Boris (Judd Hirsch, dans un passage clé) lui explique la différence entre l’art et la vie, et cela sera le guide du gamin.
La rencontre avec John Ford (méconnaissable David Lynch), qui est un passage réel de la vie du réalisateur (on a au cours de sa filmographie des passages inspirés de son aîné, dont le plus fameux est dans IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN, puisé dans LA PRISONNIÈRE DU DÉSERT) sera le point d’orgue.
On a au finale un film touchant, avec des moments de cinéma pur (le nombre de séquence sans parole est assez impressionnant dans un film de ce calibre) porté par des acteurs plutôt juste et une réalisation qui alterne entre passage très classiques et maîtrise quasi invisible. Un grand film.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Spielberg et Les meilleurs films de 2023
Créée
le 6 mars 2023
Critique lue 18 fois
2 j'aime
D'autres avis sur The Fabelmans
Parce qu’il est considéré en Europe comme un auteur, et que son génie visuel a frappé dès ses premiers films, la critique a rapidement cherché dans le cinéma de Steven Spielberg, spectaculaire et...
le 22 févr. 2023
111 j'aime
8
Je sais que tout le monde se touche la nouille sur ce truc, mais moi je peux pas... C'est quoi cette merde ? De toute la tétrachiée de films nostalgique sur l'enfance de "grands" réalisateurs qu'on a...
Par
le 16 déc. 2022
98 j'aime
29
C'est tendance de conchier Spielberg. Cela fait genre cinéphile. Parce que le gars est déclaré pachydermique dès lors qu'il verse dans le drame. Ou encore qu'il est au mieux manichéen, au pire...
le 23 févr. 2023
83 j'aime
14
Du même critique
Film très daté années 80. C’est un film sur les délires capillaires : Lambert a une coupe pétard jaune poussin affreuse, Adjani navigue entre brushing BCBG, coupe négligée, et iroquois. Les...
Par
le 6 juil. 2020
8 j'aime
On connaît l’humour en total décalage que nous propose habituellement le duo, à base de non-sens dans les dialogues, de dissonance dans les situations et de grotesque. Ici, même si on retrouve...
Par
le 9 juil. 2020
7 j'aime
Avec ce film, Denis Villeneuve nous offre plusieurs choses : un blockbuster intelligent (avec Nolan et Fincher, il est un de ceux qui ne cherchent pas forcément à flatter l’ado planqué derrière...
Par
le 16 sept. 2021
5 j'aime