The Dig Picture
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Un Spielberg est toujours un évènement. Ses films ne sont pas tous des chefs-d’oeuvre mais aucun n’est mauvais. Et s’il y a bien quelqu’un qui peut parler de cinéma, c’est bien lui (parmi quelques autres). Il a fait sien un style classique, une grammaire maîtrisée à la perfection donnant toujours la priorité à l’histoire et à l’effet que celle-ci doit avoir sur le spectateur, en maîtrise. A ce titre, The Fabelmans est probablement un sommet.
On nous raconte l’histoire d’un môme, un peu geek avant l’heure car nous sommes dans les années 1950. Ce gamin va se passionner pour l’image animée qui crée une autre réalité à mesure qu’autour de lui, ses repères familiaux se pètent la margoulette.
Vu à sa sortie il y a déjà deux mois, donc ce commentaire ne sera pas aussi frais que je l’aurais voulu. Ce qu’on retiendra c’est que le film raconte deux histoires. On a d’abord celle de ce couple aux prises avec le temps. Il fait face aux non-dits, ces problèmes qui ne trouvent pas les mots ou qui se cachent derrière eux. Ce qu’on ne peut expliquer nécessite parfois d’être montré. Le point de vue adopté est celui de notre jeune héros et celui-ci ne voit pas ce qu’on ne lui montre pas, il ne voit que dans le champ et ne saisit pas le drame qui se joue. Pour autant, il ressent les choses, le hors-champ. Son évasion sera notre deuxième histoire. Quand, petit, il est frappé, saisi par le spectacle du cinéma, c’est un choc. La pellicule permet de se repasser la scène, de la revivre, de la matérialiser, de la recomposer, de créer une autre réalité qu’on pourra appeler un mensonge ou un refuge. Non, personne ne meurt dans cet accident de train fictionnel, quelque soit le réalisme de la mise en scène. Oui, on peut tuer des gens sans que personne ne meure. Et pourtant, c’est parfois l’écran qui montre la réalité qu’on ne veut pas voir et l’image est plus réelle que le monde réel. On assiste donc à la formation autodidacte de ce futur grand cinéaste, à coup d’ingéniosité. Il apprend la technique. Il apprend les contraintes. Il apprend l’impact du film sur le spectateur. Il apprend à le manipuler. On tient là un cri d’amour de Spielberg à sa discipline. Pas du genre « collection de moments de bravoure » ni « musée du cinéma » (très différent donc du film de Chazelle) mais juste la beauté du geste et l’art du conteur. Et cerise sur le gâteau, je ne dirai jamais assez combien j’aime Paul Dano.
En clair, pour qui aime le cinéma, The Fabelmans est un plaisir de tous les instants, un moment rare de témoignage complice. Un film indispensable en somme.
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Créée
le 21 avr. 2023
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