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Spielberg produit une fiction autobiographique qui ne déroge pas à la règle idéologique Hollywoodienne…

Le film se conclue sur l’humour, le brio et l’humilité de sa rencontre du troisième type avec John Ford. Le travelling circulaire – formalisant le coup d’œil du jeune Samuel s’arrête sur l’affiche de… L’Homme qui tua Liberty Valance, qui consacrera la formule célèbre : PRINT THE LEGEND. La boucle infernale de toutes les survivances du Cinéma Classique Spielbergienne est bouclée : Ne jamais oublier d’où l’on vient.


Et c’est par là qu’il faillait débuter.

Sam Fabelman reste un héros, doué, prometteur, tout comme l’est et est toujours Steven. Pris comme fiction le film est génial. Rien à dire : Spielberg épure ses artifices et conserve ses effets pour les moments concentrant l’émotion. Mais il est impossible d’en rester aux évidences. Car The Fabelmans nous conte l’origine des images marquantes dans sa vie, qui généreront celles de son cinéma. Une révélation sur un film de vacances – Minority Report. Des scouts à vélo – E.T. Une chasse aux scorpions dans le désert – Indiana Jones. Une tornade s’annonce, La Guerre des Mondes aussi etc. Croire que Spielberg y aurait découvert ses meilleurs idées de mise-en-scène est naïf. Ce sont davantage ses émotions et souvenirs qui sont à l’origine du désir de telles expressions artistiques. Or Spielberg reste scandaleusement doué pour nous rendre naïf, et déterrer notre part d’enfance.


Les zones d’ombres ne sont jamais éclairés par le récit mythologique. Sa révision de l’histoire à l’aune de l’idéologique confirme sa Tarantinisation.

Spielberg pour parvenir à se filmer comme lui-même, ne pouvait donc pas se filmer lui-même. C’est le discours inconscient du film : La vie est moins intéressante que la Fiction. Le dramatique doit l’emporter. La légende gagne contre l’histoire. Ne vous trompez pas : Ce n’est pas un film européen. Mais une fable – certes autobiographique – Hollywoodienne, d’auteur. Car si Spielberg ment bien il nous résume ses angoisses, ses ancrages, des anecdotes comiques, sa vision du cinéma et procure bien sûr, des émotions débordantes de larmes.


Ceci n’est pas un biopic. C’est une légende intimiste.


LE-MAURE
8
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le 16 août 2023

Critique lue 18 fois

LE-MAURE

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