Je n’avais pas envie de le voir et j’aurais dû m’écouter.
3h globalement inutiles – ce qui est rare pour un film, pas d’être long, car le film se tient bien niveau rythme, mais d’être inutile. Le Hollywood orgiaque ? Il y eu Gatsby. Le passage du muet au parlant ? Récemment The Artist, et bien sûr Chantons sous la pluie, sur lequel réfléchit Babylon ; La dictature des studios et la superficialité tous ses membres ? Altman, De Palma, Fincher et tant d’autres nous ont raconté l’histoire. Et en mieux.
C’est du sous-Tarantino dans la forme et les séquences « d’amour » sont emmerdantes comme la pluie dans un film de Wong Kar-Wai, lui-même passablement emmerdant.
Je lis des commentaires : « C’est un grand film, ça restera etc. ! »
Non ce film est comme dirait le résident de la République, de la poudre de Perlimpim. On en a plein les mirettes mais y’a erreur sur la marchandise.
Chazelle ne crée aucune image. Il fait de l’icône, comme le petit Nicolas (Bedos). Facile de faire vibrer la corde qu’on a entendu cent fois – mais que les mastodontes-productions Marvel nous ont faite oubliées. Car c’est la mort du cinéma qui est en jeu. Certes les mutations technologiques peuvent entrainer des mutations formelles, esthétiques. Mais Chazelle réduit son point de vue – actuel et fort à propos – en une tirade de Brad Pitt. Ça fait court pour 3h…
Face à la vanité de sa personne – comme dans le déjà nullissime Whiplash ou il s’est retrouvé impuissant à parler du Jazz pour finalement produire un film de Coach bas de gamme – le même Chazelle avait déclaré être mauvais batteur et donc a préféré faire du Cinéma ( sympa ) – ou encore dans le chou à la crème pour adulescentes La La Land – on ne croit pas en ses histoires d’amour, au vide général de ses personnages rempli par l’arrivisme, leur égo-centrisme et le désir d’être une star. Et la promotion culminante vous avez deviné est celle…du… Réalisateur. Voilà, merci, bonsoir.
Énième variation sur la fable du rêve américain, les personnages sont tristes car ils ne sont pas, ou plus en haut de l’affiche. Le degré de tragédie que suppose cette vision-du-monde frôle l’hiver sibérien, à défaut de la chaleur Californienne.
Et c’est franchement dommage. Il est doué pour imposer ses décors et l’ambiance globale. Nécessaire mais insuffisant. On peut d’ailleurs reconnaître quelques « morceaux de bravoure » tout au long du film comme le plan-séquence présentant le cinéma muet, l’entrée chaotique dans l’univers du studio au moment du parlant, ou encore une scène de révélation d’une critique-agent de promotion face à Brad Pitt, futur hasbeen. Il y en a deux ou trois autres. Mais 3h pour ça ? Non. J’aurais préféré qu’il se concentre sur son propos actuel, celui de la transition plutôt que de nous le refourguer à la fin avec un montage expérimental – qu’on a déjà vu cent fois lui aussi – histoire de dire « moi aussi je sais réfléchir ».
Je ne voulais pas le voir et j’aurais pas dû. Ce film ressemble à ses personnages : du trop, mais en trop.
Je ne parierai plus un kopeck sur ce charlot qui va avoir du mal à se remettre de son bide outre-Atlantique.