The Dig Picture
Parce qu’il est considéré en Europe comme un auteur, et que son génie visuel a frappé dès ses premiers films, la critique a rapidement cherché dans le cinéma de Steven Spielberg, spectaculaire et...
le 22 févr. 2023
105 j'aime
8
Comment le cinéma vient à un petit garçon, comment des étincelles d'abord éparses (dans les yeux d'une mère, dans une guirlande de noël, dans l'apparition fantastique d'un grand-oncle un peu fêlé, dans le jaillissement d'une idée lumineuse qui consiste à percer d'une aiguille un mince ruban de pellicule super-8 pour figurer des coups de feu) peu à peu se rejoignent en une évidence impérieuse : Sam sera réalisateur.
Sam c'est le prénom hébraïque de Spielberg, hérité du père de son père. The Fabelmans parle de vocation, mais aussi de transmission (à sa manière totalement dénuée de pédantisme, presque timidement, Spielberg inscrit son personnage et sa famille dans 5000 années de culture juive).
Et c'est par touches délicates qu'il pose sur la pellicule la fragilité de Mitzi (incroyable Michelle Williams), mère de Sam, peut-être prénommée ainsi en hommage à la ravissante Mitzi Gaynor, et la douce résignation de Burt, son père.
Arnold Spielberg, père de Steven, est décédé deux ans avant la sortie du film, et Leah, sa mère, cinq ans avant. Ainsi le cinéaste a non seulement attendu d'avoir le recul et l'étoffe nécessaires pour oser se dévoiler, mais il a fait le choix de ne pas gêner ou peiner celui qui l'a aidé à bricoler son premier film et celle qui lui a transmis son grain de folie.
Le regard posé sur ce tableau familial et intime est celui d'un enfant puis d'un adolescent, ce qui donne au film cette magie à la fois naïve et juste et qui nous épargne une vision psychologisante ou pourvoyeuse de leçons.
Certes Spielberg est un conteur qui a su garder son œil d'enfant, mais l'enfant en question est d'une remarquable intelligence. C'est ainsi que ce virtuose nous montre l'œil du cinéaste en train d'éclore et qu'il nous fait, une fois de plus, un cadeau inestimable.
Créée
le 8 juin 2024
Modifiée
le 8 juin 2024
Critique lue 10 fois
2 j'aime
D'autres avis sur The Fabelmans
Parce qu’il est considéré en Europe comme un auteur, et que son génie visuel a frappé dès ses premiers films, la critique a rapidement cherché dans le cinéma de Steven Spielberg, spectaculaire et...
le 22 févr. 2023
105 j'aime
8
Je sais que tout le monde se touche la nouille sur ce truc, mais moi je peux pas... C'est quoi cette merde ? De toute la tétrachiée de films nostalgique sur l'enfance de "grands" réalisateurs qu'on a...
Par
le 16 déc. 2022
96 j'aime
29
C'est tendance de conchier Spielberg. Cela fait genre cinéphile. Parce que le gars est déclaré pachydermique dès lors qu'il verse dans le drame. Ou encore qu'il est au mieux manichéen, au pire...
le 23 févr. 2023
83 j'aime
14
Du même critique
Percer le secret de l'univers sous DMT est à la portée du premier venu. Réaliser une œuvre d'une telle beauté c'est un autre niveau de trip.
le 14 mars 2024
4 j'aime
7
Une caméra nerveuse et acérée suit Santosh, jeune femme qui vient de perdre son époux et hérite de sa charge de gardien de la paix. On est très vite embarqué dans le sillage de ses voiles, on la voit...
le 17 juil. 2024
3 j'aime
J'ai mis du temps à voir Un Mauvais Fils.Car je crains toujours d'avoir le coeur déchiré en voyant Patrick Dewaere, avec sa sensibilité à fleur de visage et les interrogations muettes qu'il a...
le 1 juin 2024
3 j'aime