The Faculty, c'est un peu comme si le môme d'ET avait grandi, errait dans les couloirs de la Sunnydale High School de Buffy, avec ses potes du Breakfast Club : lui, on suppose qu'il serait sûrement devenu Casey, le nerd solitaire que les quarterbacks du lycée s'amusaient à enfermer dans un vieux casier miteux des vestiaires pour garçons. Bref, The Faculty, c'est un bon vieux melting-pot de culture pop, digne héritier de tout un genre.
Hellmouth oblige, l'on découvre rapidement que derrière le corps enseignant (et toutes les figures d'autorité en générale), ennemi ultime de nos chères têtes blondes à cet-âge, se cache une armée d'extra-terrestres venus envahir la terre et réduire la populace à l'état d'esclavage : propagande, lobotomie, déshumanisation, les gens se retrouvent rapidement en une masse informe de machines à tuer, outils reprogrammés d'une force de l'au-delà.
Le sous-texte est clair : les ados sont incompris, d'autant plus quand leurs parents font partie d'une conspiration aliène et que plus personne n'est en moyen de leur tendre l'oreille. The kids aren't alright, le lycée devient un champ de bataille, et les goonies ont perdu leur trésor. A la manière de la série culte de Joss Whedon, The Faculty est la métaphore d'une détresse générationnelle : où va le monde ? et si tout ce que je connaissais s'avérait n'être qu'un mensonge ?
Ode à la marginalité, les populaires (le sportif et la reine de promo, disons) sont d'ailleurs les premiers à se faire contaminer, tandis que le looser martyrisé devient le héros de l'histoire et que le rebelle se révèle être un génie des sciences, mettant son savoir au service du bien commun. Les apparences ici aussi sont trompeuses.
Les hommages sont constants, et Robert Rodriguez prend un malin plaisir à bourrer son film de référence, de Invasion of the body snatchers à The Thing – ou quand le monstre prend forme humaine et que la paranoïa s'installe – à John Hughes – façon 90's, dans la reconstitution du microcosme lycéen et de ses inévitables topos cinématographiques, les personnages de Breakfast Club trouvant tous leur double ici – au slasher en général, prenant les allures d'un Scream ou d'un Destination finale, chronologiquement situé pile entre la sortie respective des deux films : la mort est partout, à nous de nous y préparer.
L'adolescence c'est l'apocalypse.
Et le teen-movie le terrain de jeu de nos pires cauchemars.
Hey mom there's something in the backroom
I hope it's not the creatures from above
You used to read me stories
As if my dreams were boring
We all know conspiracies are dumb
https://www.youtube.com/watch?v=zxAzZtq2xZ4