(Alerte spoiler)
Je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais en lançant The Fall, mais sûrement pas à l’un des films les plus originaux et émouvants qu’il m’ait été donné de voir. Véritable hommage à la narration et à l’imagination, ce film fait appel au besoin tout à fait humain et presque thérapeutique de se raconter des histoires afin d’éclairer un monde parfois trop obscur.
Roy, cascadeur à l’époque du cinéma muet, finit à l’hôpital après une terrible chute qui lui aura coûté deux jambes. Il rencontre Alexandria, une petite fille avec un bras cassé, à qui il va se mettre en tête de raconter une histoire afin de l’utiliser. Une histoire épique, racontée par Roy mais vue à travers les yeux et l’imagination d’Alexandria. Et par un jeu de parallélisme constant bien ficelé, nous comprenons la véritable résonance de l’histoire que Roy lui raconte et SE raconte afin d’échapper à un traumatisme trop difficile à encaisser. Nous suivons et découvrons l’histoire en même temps qu’elle donc, et comme elle, toujours impatients et excités de revenir vers Roy pour découvrir la suite. Les éléments de l’histoire (trame, personnage, etc.) évolue et se transforme au fur et à mesure que l’état de Roy s’aggrave et qu’Alexandria en apprend davantage sur lui, ses déceptions et ses névroses.
Chef-d’œuvre rempli de symbolisme et de poésie, autant que d’horreur et d’humour, The Fall est un ovni pictural, coloré et inclassable, enrobé dans une histoire d’amour et de réparation. Jaloux d’une femme qui l’a trahi, Roy cherche en réalité à mettre fin à ses jours en se servant d’Alexandria. Mais la petite va s’attacher à lui en y trouvant la figure paternelle qu’elle a perdue. Nous comprenons alors comment une partie d’entre nous s’immisce dans chaque histoire que nous nous racontons, et comment ces histoires continuent à vivre à travers nous.