Ce film, à l'esthétique plutôt incroyable, nous transporte dans un monde d'entre-deux. Entre le rêve et la réalité, là où l'imagination de la petite à la boîte se mélange aux paroles du cascadeur brisé. Si l'histoire peut se révéler sans grands rebondissements, ni sans intrigue particulière, le principal du film réside dans l'avancée des personnes imaginés par la petite, autant que par l'avancée de l'état de guérison de nos deux malades. Aussi, ils s'aident mutuellement et lorsqu'un l'un trompe l'autre en lui racontant des histoires, l'autre n'a que l'innocence pour échapper à la réalité de la dureté de sa vie. Malgré certaines scènes qui rappellent la mort ou la dissection qui sont aussi fonction de l'endroit, le pensionnaire hospitalier est alors un espace clos dont on ne sort pas et qui se révèle être un cocon de douceur.
C'est un film qui se veut un conte imagé. Tout l'imaginaire sur les cultures orientales est mobilisé. Ainsi, tout ce que les contes et rites de civilisations passées nous ont légué pour rêver à des châteaux majestueux et immaculés est simplement recréé derrière une caméra. Et franchement, à notre plus grand bonheur tant par leur grandiosité, que par l'impression d'infini que chaque plan nous laisse. Ce film m'a fait l'effet d'un livre qu'on aurait pu me lire et d'images que j'aurais moi-même imaginées.