Un chef-d’oeuvre inoubliable sur Alzheimer

Il est souvent difficile de montrer autrement que de l’extérieur, la vie des personnages sujets de drames sociaux, notamment américains. De cela, en résultent de très bonnes œuvres mais restants le plus souvent en surface.


The Father est 3 crans au-dessus : assis sur mon siège, j’ai été pendant 1h30 dans la peau d’un malade d’Alzheimer. Et cela, on le doit à l’écriture et à la réalisation de notre Frenchie nouvellement oscarisé (et à juste titre !) Florian Zeller, qui, étant l’auteur de la pièce de théâtre d’origine, maitrise totalement son sujet !


L’œuvre est portée par un montage nous faisant volontairement perdre nos repères en termes d’unités spatiales, temporelles et en termes d’utilisations des acteurs. D’ailleurs, en termes de temporalité, la montre cherchée en permanence par le personnage principal se révèlera d’une beauté tragique en fin de film. L’écriture d’une précision suisse souligne également le coté cyclique de l’état du père : les dialogues et les décors se répétant quasiment à l’identique joue énormément à la perte de repère inhérente à la maladie.


Coté acteurs, Anthony Hopkins signe ici la performance la plus aboutie de la carrière (ce qui n’est pas peu dire vu le pédigrée du bonhomme). Campant un personnage tantôt drôle, tantôt triste, tantôt pathétique, mais toujours en lutte pour sa dignité, il apporte, du haut de ses 83 ans, une énergie constante. Olivia Coleman, également exceptionnelle, est cependant mise en retrait face à un tel monstre du cinéma. Elle lui vole quand même la vedette sur quelques scènes explorant les conséquences de la maladie chez les proches. Le tout d’une telle justesse que lors des 30 dernières minutes de film, il a plu abondamment sur mon siège ...

kristofeur
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mon année cinématographique 2021, Les meilleurs films de 2021 et mon Top 50 Ever (liste en cours)

Créée

le 30 mai 2021

Critique lue 173 fois

kristofeur

Écrit par

Critique lue 173 fois

D'autres avis sur The Father

The Father
Behind_the_Mask
8

Devoir de mémoire

Les yeux sont le miroir de l'âme, paraît-il. Et il suffit d'un regard, parfois, pour susciter mille émotions. The Father me l'a rappelé cet après-midi, avec le regard tour à tour hébété et...

le 3 juin 2021

116 j'aime

7

The Father
lhomme-grenouille
8

Une chose de savoir. Une autre d’y être…

On y passera tous. On a conscience de ça. Le déclin, la vieillesse puis l’oubli. Personne n’est dupe. On a tous vu un père ou une grand-mère s’engager sur ce chemin. Des proches ou des inconnus. Les...

le 27 mai 2021

53 j'aime

25

The Father
Plume231
7

La Vieillesse est un naufrage !

Vivre la "réalité" d'un homme qui tombe de plus en plus profondément dans la sénilité (sans s'en rendre compte le moins du monde, cela s'entend !), c'est comme si sa mémoire (ou plutôt son absence de...

le 3 mai 2021

51 j'aime

12

Du même critique

Le Dernier Voyage
kristofeur
7

Un bon film français de SF : quand le splendide côtoie l’imparfait

Il est difficile d'arrêter un avis sur Le Dernier Voyage. Les défauts inhérents à un premier long-métrage sont fort heureusement compensés par la générosité du film. Disons le clairement, le film est...

le 22 mai 2021

1 j'aime

Sans un bruit 2
kristofeur
7

C'est pareil mais en (un peu) moins bien

On s’en doutait un peu, Sans un bruit 2 n’est pas parvenu a reproduire l’énorme surprise qu’à été le premier film. Si le premier opus tenait très bien le high concept radical d’un film quasiment...

le 21 juin 2021

1 j'aime

La La Land
kristofeur
8

Un chef d'oeuvre

Énorme surprise pour moi qui déteste le genre de la comédie romantique/romance. Ce film est un chef-d'oeuvre. Et c'est surtout grâce à Damien Chazelle (à la réalisation et au scénario) qui après la...

le 5 févr. 2017

1 j'aime