Devoir de mémoire
Les yeux sont le miroir de l'âme, paraît-il. Et il suffit d'un regard, parfois, pour susciter mille émotions. The Father me l'a rappelé cet après-midi, avec le regard tour à tour hébété et...
le 3 juin 2021
116 j'aime
7
Difficile pour moi de comprendre l'engouement que suscite ce film, que je trouve compassé, trop long et peu original.
Son principe tient en une phrase : ce que l'on voit à l'écran n'est pas la réalité, mais le fruit de l'imagination d'Anthony, qui souffre de la maladie d'Alzheimer.
Une fois ce postulat découvert, quelques minutes après le début du film, The father va tourner en boucle autour de quelques objets et thèmes : la fille disparue, la montre, l'appartement, le poulet.
C'est beaucoup trop peu pour maintenir l'attention du spectateur pendant 1h et 38 minutes, d'autant plus que cette proprette imagerie de chaos mental ne possède pas d'unité stylistique marquante (ou alors on la résumera au travelling arrière) ni de puissance évocatrice. La réalisation, qui manque absolument d'idées de cinéma, est d'une neutralité aseptisée qui n'entraîne pas le vertige que la situation devrait générer. Florian Zeller, dont je ne connais pas le travail d'écrivain, s'avère ici être un bien piètre cinéaste, assez pataud dans ses intentions (le dernier plan sur les arbres !) et dans sa pratique.
The father est tout juste sauvé par l'interprétation d'Anthony Hopkins, qui sort le grand jeu, alors qu'Olivia Coleman use un peu trop de son air d'ahurie résolument optimiste.
Une déception.
2000 autres critiques sur Christoblog : http://www.christoblog.net
Créée
le 30 mai 2021
Critique lue 4.4K fois
17 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur The Father
Les yeux sont le miroir de l'âme, paraît-il. Et il suffit d'un regard, parfois, pour susciter mille émotions. The Father me l'a rappelé cet après-midi, avec le regard tour à tour hébété et...
le 3 juin 2021
116 j'aime
7
On y passera tous. On a conscience de ça. Le déclin, la vieillesse puis l’oubli. Personne n’est dupe. On a tous vu un père ou une grand-mère s’engager sur ce chemin. Des proches ou des inconnus. Les...
le 27 mai 2021
53 j'aime
25
Vivre la "réalité" d'un homme qui tombe de plus en plus profondément dans la sénilité (sans s'en rendre compte le moins du monde, cela s'entend !), c'est comme si sa mémoire (ou plutôt son absence de...
Par
le 3 mai 2021
51 j'aime
12
Du même critique
A quelles conditions aimerez-vous Megalopolis ?Si vous aimez les films dont rien ne dépasse, cohérent de bout en bout, maîtrisé et de bon goût, alors n'allez pas voir le dernier Coppola.Si au...
Par
le 24 sept. 2024
38 j'aime
7
Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux...
Par
le 7 déc. 2018
38 j'aime
8
Mes plus anciens lecteurs savent la force de mon ressentiment envers Albert Serra, depuis une séance calamiteuse du Chant des oiseaux, durant laquelle j'ai cru mourir d'ennui.Mais n'étant pas...
Par
le 18 nov. 2022
31 j'aime
8