Devoir de mémoire
Les yeux sont le miroir de l'âme, paraît-il. Et il suffit d'un regard, parfois, pour susciter mille émotions. The Father me l'a rappelé cet après-midi, avec le regard tour à tour hébété et...
le 3 juin 2021
117 j'aime
7
The Father est pour moi l’un des films les plus bouleversants et les plus intelligents qu’il m’a été donné de voir depuis longtemps. L’acteur principal, dont je ne retrouve pas le nom, mais que je suis sûr d’avoir déjà vu (peut-être dans le « Silence des agneaux » ou dans « La faille) nous livre une performance exceptionnelle et sa fille (sa fille ou sa femme ?) parvient d’un geste ou d’un regard à exprimer son désarroi profond.
Le vieil homme habite dans un appartement ou, je ne sais plus trop, dans une clinique. J’ai pourtant essayé de mémoriser les lieux, de construire un fil narratif cohérent mais, à la manière de « Providence », d’Alain Resnais, œuvre que j’avais beaucoup apprécié tout jeune, le réalisateur nous entraine dans un labyrinthe d’apparences et… En fait, je m’en rappelle parfaitement comme si le temps n’avait pas d’emprise sur ma mémoire, il s’agit d’un écrivain. Il essaye de créer une œuvre et, la plupart du temps ivre et malade, il utilise ses proches pour jouer les personnages issus de son imagination. Cela on ne le comprend qu’à la fin. Un très beau film, vraiment ! Anthony Hopkins (voilà, son nom m’est revenu) est magistral. Peut-être l’ai-je déjà dit ? Si c’est le cas je m’en excuse. Le problème c’est qu’on lui vole sa montre et que du coup, sans repère horaire, je suis arrivé un peu en retard à la séance. L’un des spectateurs m’a interpellé me demandant si j’allais longtemps emmerder le monde comme cela en marchant sur les pieds des uns et des autres. Ses propos m’ont semblé d’une vulgarité sans nom. J’avais très envie de lui envoyer mon poing dans la figure mais ma fille (ou mon infirmière ? Elles se ressemblent tellement) m’a calmé. Puis le film m’a happé et j’ai oublié l’incident.
The Father est pour moi l’un des films les plus bouleversants et les plus intelligents qu’il m’a été donné de voir depuis longtemps. Peut-être l’ais-je déjà dit ? Si c’est le cas je m’en excuse. J’aimerais tellement pouvoir rendre hommage au travail de Zeller capable de cerner cette terrible maladie et la souffrance qu’elle engendre pour les proches mais je ne peux pas. Il faut d’abord que je retrouve ma montre.
Créée
le 23 août 2021
Critique lue 232 fois
Les yeux sont le miroir de l'âme, paraît-il. Et il suffit d'un regard, parfois, pour susciter mille émotions. The Father me l'a rappelé cet après-midi, avec le regard tour à tour hébété et...
le 3 juin 2021
117 j'aime
7
On y passera tous. On a conscience de ça. Le déclin, la vieillesse puis l’oubli. Personne n’est dupe. On a tous vu un père ou une grand-mère s’engager sur ce chemin. Des proches ou des inconnus. Les...
le 27 mai 2021
54 j'aime
25
Vivre la "réalité" d'un homme qui tombe de plus en plus profondément dans la sénilité (sans s'en rendre compte le moins du monde, cela s'entend !), c'est comme si sa mémoire (ou plutôt son absence de...
Par
le 3 mai 2021
52 j'aime
12
De très bons avis avec une moyenne de 7 sur Sens Critique pour ce film et, cerise sur le gâteau, le césar de la meilleure actrice 2025, Hafsia Herzi, pour son interprète principale. Alors difficile...
Par
le 2 mars 2025
7 j'aime
Croisement improbable entre une télé-novela dédiée à Roméo et Juliette, un film sur l’inspecteur Harry réincarné et les pamphlets sociaux de Ken Loach, la série Entrevias, vue sur Netflix, se laisse...
Par
le 3 juin 2022
4 j'aime
Je ne comprends toujours pas ce que l’on peut trouver à John David Washington. Dans Tenet, la patte magique de Christopher Nolan parvenait à lui insuffler sinon du charisme du moins un peu de...
Par
le 21 août 2021
4 j'aime
2