J’ai beaucoup entendu parler de ce film sur la blogosphère. Je le voyais passer souvent devant moi comme suggestion. Pourtant, je ne cédais pas du terrain sans pour autant savoir pourquoi. Et puis dernièrement, il est réapparu devant moi dans un moment où j’avais besoin d’un feel good movie.
J’ai été agréablement surprise par la qualité du film; et touchée également. Ça fait du bien de voir des adolescents normaux arrivant à aligner plus de deux syllabes sans jurer. Sans rébellion ni remise en question perpétuelle. » Loin » aussi des plans baise, et des fêtes à gogo. Pas tête à claque; équilibrés et respectueux des adultes notamment de leurs parents. Intelligents et responsables de surcroit. Je pensais que c’était une espèce disparue dans ce genre de film. On est donc loin des clichés habituels même si parfois on a tendance à les retrouver notamment dans les personnages secondaires.
Mais, il y a vraiment cette volonté – tout comme chez John Green ou Stephen Chbosky– de nous montrer des jeunes en quête de sens et d’amour. Aussi bien l’amour de l’autre que l’amour de soi d’ailleurs. Une jeunesse qui a des préoccupations matures, existentielles dans une société où il est de plus en plus difficile de trouver sa place et de faire confiance. Avec déjà à cet âge, la peur de souffrir et de décevoir.
La question de l’identité est elle aussi posée. Les hormones nous tiraillent et des décisions précipitées nous attendent avec son lot de déception et de mini catastrophes. Mais aussi, des drames bien réels et bien plus graves faisant de nous certainement des adultes avant l’heure. Privilégiant la sécurité affective à l’amour évitant ainsi la douleur de perdre et de souffrir inutilement. Et ce, qu’importe le prix.
The first time offre des moments d’une beauté surnaturelle comme cette scène sur le parking et surtout, celle qui la précède. Ce » danger » qui nous guette tous; de nous remettre totalement à l’autre. De celui qui nous tient fermement dans ses bras à celui qui nous conduit ce soir à une autre fête. C’est un pari, pas une promesse. Celui de vivre ici et maintenant sans pour autant occulter le reste, sans se mettre des œillères.
Dylan O’Brien et Britt Robertson crèvent l’écran. Couple à l’écran comme à la ville, tout s’explique ou presque. Ceci dit, la justesse naturelle de leurs jeux me fait penser qu’au delà de leur histoire d’amour, ils sont prometteurs. J’ai aussi pris un réel plaisir à retrouver notre David Rosen adoré (Joshua Malina) . Un acteur habitué aux rôles secondaires mais qui prouve à chaque fois son potentiel et la nécessité de sa présence.
Du début à la fin, le film séduit par la justesse de ses acteurs et de son propos. Aucun faux pas bien au contraire. Il montre avec talent les balbutiements des premières fois et de ses échecs. Que la vie ne tient à pas grand chose; et que si on ne peut pas tout maitrisé, il faut tenter et aller outre la peur.