Gerardmer 2024, film d'ouverture.
Il existe des mauvais films chiants, et des mauvais films heureux, qui laissent un sourire aux lèvres à la fin de la séance. The Forbidden Play est de ceux-là. Et tant qu'à faire tant mieux.
C'est un concentré de beaucoup de mauvaises choses, un cocktail maléfique qui explose en bouche, d'un mauvais goût presque fascinant.
Sur les points positifs, on peut noter la générosité de l'ensemble, à l'excès, qui s'éparpille dans tous les sens (pour le meilleur et surtout pour le pire), quelques personnages hauts en couleurs qui apparaissent peu, mais bien, ainsi que deux trois scènes réussies sur la partie plus horrifique.
Pour le négatif, il y a beaucoup à dire. Ce qui saute aux yeux, sur la partie purement formelle, c'est l'horrible photographie, et la mise en scène, tous droits sortis d'un pauvre téléfilm sans ambition. Les effets spéciaux sont quasi intégralement catastrophiques, apportant une touche ridicule supplémentaire à un film qui n'avait même pas besoin de ça pour se vautre lamentablement dans les abymes de l'échec. Une sorte de cerise gourmande sur cet étrange gâteau.
Les acteurs sont au diapason de cet ensemble. A leur décharge, le grand n'importe quoi ne doit pas rendre leur tâche évidente, mais cela saute aux yeux dès les premières minutes du film, alors que l'on a pas encore été confronté à la véritable saveur de ce que l'on a sous les yeux.
Et l'histoire est d'une tristesse. Certes ça part dans tous les sens, mais ça se contredit, ça semble sorti sans filtres ou recherche de cohérence , comme si chaque idée était d'office validée avant qu'il n'ai été évalué si celle-ci était bonne ou non. Mon impression était de me retrouver devant un Nakata qui ne savait rien faire d'autre que des histoires de fantômes, et qui n'a pas le talent pour se renouveler autrement qu'en faisant n'importe quoi. Une étrange saveur d'un WTF non maitrisé.
Petite mention sur le son, qui accompagne de façon lourde et sans aucune subtilité chaque instant lourd et sans aucune subtilité du film.
Cependant, j'insiste encore une fois sur le côté extrêmement fun de ce mix d'ingrédients improbables, donnant droit, très régulièrement, à des moments de franche rigolade, et plusieurs passages resterons dans ma mémoire et me feront sourire, voir rire franchement, à leur simple évocation. Et une mention aux yeux des possédés qui sont utilisés sans aucune parcimonie, mais qui auront procuré mes plus gros rires post projections en débriefant avec mes comparses du festival.