Deuxième long métrage de Kim Jee-Won, The foul king est à mille lieux d'un « A bittersweet life » ou de « Deux sœurs » et pourtant il n'en reste pas moins peut-être son meilleur film.
Relatant la transformation d'un employé de bureau looser en catcheur tricheur, Kim Jee won rend hommage à ce sport qui ne manque pas d'amuser les enfants comme les adultes. Avec un film si bien rythmé, il est difficile de s'ennuyer, oscillant entre comédie, drame et action, The foul king devient très rapidement attachant.
D'un côté, on retrouve sa technique à la caméra très nerveuse dans les combats de catch qui sont très bien filmés et joués et en même temps dans les courses poursuites dans la rue. Mais The Foul king n'est pas qu'un film sur le catch, au moment où l'on croit qu'il se limite à ce sport il prend un malin plaisir à brouiller les pistes en transformant le film en critique de la société et du monde du travail. Le milieu bancaire où travaille le héros ressemble étonnement au milieu japonais avec ses codes et sa rigidité. Le film qui partait d'une comédie plutôt légère devient une quête identitaire pour Im Dae-ho et finis sur un combat de catch époustouflant. Song Kang-ho comme à son habitude fournit une excellente prestation, son comportement est aussi électrisant qu'amusant et jamais l'humour ne tombe dans le franchouillard. Et pour les réfractaires à l'humour asiatique, ici il s'agit d'un jeu d'acteur très occidentalisé je trouve tout comme l'humour qui n'est jamais trop lourd.
Clairement si vous n'êtes pas du tout intéressé par le catch le film sera plus que dispensable mais au lieu de se limiter à un gros film d'action Kim Jee-Won préfère capter les personnages et leurs réactions. Le catch contre la rigidité d'une société trop sévère ? Pourquoi pas !