Mon truc habituellement c'est plutôt la musique. Il suffit de voir mes statistiques sur Senscritique pour s'en rendre compte assez vite.
Mais étant très curieux de nature, j'ai fini par écouter un de mes amis proches qui me répétait sans cesse qu'il s'agissait de son film préféré. Je dois avouer que j'ai hésité avant de me lancer. En plus il me présentait ça comme un film à part. Aïe.
Soit, allons-y, premier visionnage lors d'un dimanche pluvieux, j'avais du temps à tuer.
Au bout de 20 minutes, j'ai fait comme une bonne partie des personnes ayant lancé le film. Pause. Que se passe-t-il dans ce film ? Je n'y comprends rien, suis-je bête ou ce film n'est-il tout simplement pas fait pour moi ? Je comprends déjà mieux les wagons de 1 ou 2/10 distribués sur les sites de cinéphiles.
J'essaie de réagir : je regarde le premier synopsis qui me tombe sous la main sur internet. Ça parle d'acceptation de la mort, de 3 histoires parallèles qui convergent vers un même message. Un chirurgien (Tom - Hugh Jackman) essaie de sauver sa femme (Izzi - Rachel Weisz) d'un cancer. Un conquistador du XVIème siècle, qui provient d'une histoire écrite par Izzi au cours de sa maladie, cherche un moyen de la rendre éternelle. Tom a la liberté d'écrire la fin de l'histoire. Enfin un troisième personnage qui semble représenter la conscience de Tom lutte lui aussi pour faire survivre sa belle. Ou quelquechose de ce style. En fait peu importe. Peu importent les explications rationnelles qu'on pourrait donner.
La grande qualité de ce film est justement qu'il puisse laisser cours à l'imagination et surtout permettre d'en tirer sa propre émotion.
Ce film divise probablement pour cette raison. Il y a très peu d'éléments concrets, d'éléments qui nous sont amenés avec des contours bien définis.
Il nécessite aussi une patience d'appréhension non négligeable, car tout ne vient pas lors du premier visionnage, loin de là.
Mon premier visionnage justement, revenons-y. Après ma lecture du synopsis, j'ai donc essayé de ne pas attendre coute que coute du concret, de me laisser porter. Et ça a fonctionné. Pourquoi ?
Probablement poussé par l'alchimie entre image, jeu d'acteur et musique. On en revient à la première phrase de cette critique. C'est assez simple, je n'ai jamais vu un film utilisant si bien la musique. Clint Mansell s'est rapproché de Mogwai (groupe de post-rock écossais qui n'est plus à présenter). Et ça donne des thèmes très intenses, qui font ressortir le spleen de l'histoire mais également son versant combatif, avec un côté rock qui vient en apothéose lors des 20 dernières minutes du film, qui s'enchainent de manière assez stupéfiante.
Le film n'utilise pas énormément de dialogues, tout est dans le jeu d'acteurs impeccable et la musique prend ainsi une place centrale. On ajoute à cela l'image, assez inhabituelle, avec ces tons jaunes prédominants, très onirique.
Bref, tout ce qu'il faut pour traiter d'un sujet tel que la mort et son acceptation, et ainsi remuer les sentiments en chacun de nous.
Sous réserve qu'on ait vraiment eu l'envie et la patience de donner une chance au film.
Une fois cette chance donnée, l'aimer ou le détester, c'est une autre histoire.
L'alchimie présente dans ce film, son équilibre entre visuel et son au service des sentiments et de l'émotion l'ont en tout cas installé durablement dans mes tops.
J'y reviens régulièrement, les visionnages successifs ne faisant que renforcer cette conclusion.