Dans la Chine médiévale, des adeptes de kung fu aux pouvoirs magiques travaillent pour le département divin, les services secrets directement sous les ordres de l’empereur. Leurs membres enquêtent actuellement sur un trafic de fausse monnaie qui déstabilise le commerce. Le département six, la police traditionnelle, jalouse les privilèges du département divin et infiltre en conséquence un des meilleurs agents à l’intérieur. Mais ce policier possède lui-même des capacités difficilement maîtrisables…
Gordon Chan est un réalisateur vétéran. Il a réalisé en vrac Fist of legend, Cat and mouse, Painted skin et Mural. Tous ne sont pas des chefs-d’œuvre, mais son talent est indéniable. Gordon Chan adapte ici un roman moderne assez connu pour avoir déjà été transposé dans une série télévisée.
Le scénario est très compliqué. L’enquête policière est mélangée aux intrigues politiques entre départements, au complot d’un énigmatique grand méchant et à l’inévitable histoire d’amour. La galerie de personnages est dense, les échanges sont rapides et il faut s’accrocher pour ne pas être noyé sous les informations.
Mais l’histoire regorge de petits moments délicats comme l’adoption du chiot par Cold blood ou les interactions des membres du département divin. Les acteurs sont non seulement doués, mais surtout habités par leur personnage. Deng Chao est parfait dans son rôle de cabot maladroit, la grande Liu Yifei (elle a un talent certain) est excellente en handicapée constipée, Collin Chou est un guerrier impressionnant et même cette peste de Jiang Yiyan est attachante. Enfin, la bienveillance d’Anthony Wong rend cette équipe immensément sympathique. Ce sont tous de grands enfants adoptés par ce sage. Le succès du film provient d’une recette classique, mais redoutablement efficace : un groupe de héros portés par des acteurs qui jouent en bonne intelligence et un scénario d’aventure épique. Le résultat est très prenant, d’autant plus qu’il est facile de s’attacher à tout ce petit monde.
Les images, si elles ne sont pas extraordinaires, sont cependant tout à fait honnêtes et mettent bien en valeur les combats épiques de ces superhéros. Enfin, la magie omniprésente est habilement cachée pour n’en paraître que plus surnaturelle.
The four est donc un excellent film d’aventure épique qui se suffit à lui-même bien qu’il ait des suites, ce qui est appréciable à l’époque des séries cinématographique. À déguster.