Dès les premières secondes, l’ambiance de The French Dispatch est posée : nous sommes immergés dans cette ambiance si personnelle de Wes Anderson. A travers plusieurs sketches, les histoires tirées du dernier numéro d’une revue hebdomadaire du 20e siècle sont mises en scène dans une comédie jouée par un casting fait de stars internationales.
The French Dispatch nous propose encore une fois une esthétique propre au réalisateur, reconnaissable par la composition de l’image parfaitement symétrique et cette étendue de couleurs très saturées ; inlassablement, l’univers plastique si caractéristique du cinéaste est au rendez-vous, les plans étant tout aussi travaillés les uns que les autres, alternant les passages entre couleurs pastels et noir et blanc. La direction artistique de Robert Yeoman est de nouveau remarquable, nous ayant déjà habitué à cette atmosphère notamment dans The Grand Budapest Hotel.
L’attente si enthousiaste du dixième film de Wes Anderson ne garantit malheureusement pas sa réussite : les sketches se font longs, devenant de plus en plus ennuyeux au fur et à mesure que nous avançons dans le récit. Nous avons cette impression d’assister à une cérémonie de célébrités sortis tout droit de Cannes et cette voix off empêche de s’attacher aux personnages et d’éprouver la moindre émotion envers ces derniers tant leurs apparitions sont brèves. Les compétences techniques ne rattrapent ainsi pas cette narration allant decrescendo au fur et à mesure des sketches, totalement inégaux entre eux : les longues tirades perdent le spectateur en multipliant les références, ne lui permettant pas de rentrer pleinement de rester accrocher jusqu’à la fin.