Tourné il y a de cela trois ans à Angoulême, le 10ème bébé parfaitement symétrique et pastel du réalisateur texan était déjà finalisé à temps pour pouvoir faire partie de la sélection 2020 du festival, malheureusement annulée. A la volonté du réalisateur, il a donc été présenté cette année, pour la 74ème édition. The French Dispatch est loin d’être le meilleur Anderson, ce qui n’enlève en rien que c’est un grand film, unique par ses images et son propos, dont seul Anderson en détient le secret de fabrication. Fidèle à lui-même et à son habituelle équipe de techniciens, l’attention portée à l’artisanat des décors, des costumes et des plans est au-delà de l’orfèvrerie. The French Dispatch est l’œuvre somme d’une carrière exemplaire, ce qui justifie ce casting 5 étoiles composé d’habitués du cinéaste et de nouveaux visages. L’originalité de ce film réside dans sa surprenante construction. En effet, le film prend la forme d’un journal découpé en plusieurs articles/courts-métrages assemblés, travaux des reporters du journal américain The French Dispatch pour composer une ultime édition testamentaire à la suite du décès du rédacteur en chef Arthur Howitzer Jr. (Bill Murray). Ce journal se divise en trois parties principales : Moses Rosenthaler (un prisonnier psychopathe se révélant être un artiste peintre de génie), Mai 68, et une enquête gastronomique qui touche au polar entrecoupée de somptueux instants en dessins animés. Ainsi, cette superproduction indépendante fait mouche, avec pour seuls bémols de trop vouloir en faire avec cette ribambelle de stars mondiales qui font quasiment de la figuration et la structure du film qui fait qu’en passant si rapidement d’une histoire à une autre, le spectateur s'attache moins aux personnages. The French Dispatch ne procure finalement pas cette subtile touche bouleversante de mélancolie propre aux films du réalisateur texan. Nevertheless, quel plaisir de le retrouver au top de sa forme !

tonym33
8
Écrit par

Créée

le 24 nov. 2021

Critique lue 37 fois

Antoine Massip

Écrit par

Critique lue 37 fois

D'autres avis sur The French Dispatch

The French Dispatch
lhomme-grenouille
5

Andersonneries « façon püzzle »

Au bout du dixième long-métrage, que peut-on encore espérer d'un film de Wes Anderson ? ...Qu'il sache une fois de plus nous offrir un de ses nouveaux univers si propres à lui ? ...Qu'il démontre...

le 28 oct. 2021

119 j'aime

13

The French Dispatch
Grimault_
4

Plaid-Time (pour la sieste)

Pouvoir découvrir un Wes Anderson au Festival de Cannes fait forcément son petit effet. L’attente était décuplée par le report d’un an du film, consécutif à l’annulation de l’édition 2020 du...

le 27 oct. 2021

90 j'aime

5

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

Du même critique

La Fièvre de Petrov
tonym33
8

Le torrent contestataire Serebrennikov

Dans le bon sens du terme, Petrov’s Flu a été un film lessivant à regarder. Le génie de Kirill tient à cette exubérance de créativité provocatrice. Il repousse constamment les limites de l’imaginable...

le 23 nov. 2021

1 j'aime

Red Rocket
tonym33
9

F**k yeah !

Du grand Sean Baker ! Il démontre à nouveau ingénieusement cette capacité à jongler, avec une simplicité enfantine, entre le tragique et le burlesque. Il n’essaye jamais d’en faire trop, sans pour...

le 24 nov. 2021

The Sparks Brothers
tonym33
9

2021: L’année Sparks

Les Sparks nous firent l’honneur de venir nous présenter en chair et en os à l’Olympia de Cannes ce documentaire fleuve de 2h20 qui retrace avec punch et majesté leur carrière en dents de scie...

le 23 nov. 2021