Des femmes se font kidnapper pour être ensuite lâchées en plein bush australien dans une partie de chasse humaine où elles sont les proies d'une bande de dingos masqués.
On ne peut pas faire plus rudimentaire que le pitch de "The Furies" penserez-vous... mais c'est sans compter sur ses personnages magnifiquement façonnés à la truelle. Passé un prologue juste là pour dévoiler déjà un peu de tripailles aux plus impatients, les présentations avec l'héroïne, Kayla, une jeune femme ayant du mal à s'affirmer (et épileptique, ça va bizarrement toujours de pair au cinéma) et sa meilleure amie qui, a contrario, tague des "Mort au patriarcat" car c'est une rebelle sûre de ses convictions, nous indiquent assez clairement que "The Furies" ne va pas briller par sa subtilité d'écriture. En même temps, soyons honnêtes, on s'en doutait peu et, comme Tony D'Aquino a visiblement écrit son scénario sur un coin de nappe en visionnant de bien meilleurs films du même genre, il faudra s'en contenter !
Au moins, pas de bavardages superflus, la partie de massacre en pleine nature commence très vite et ceux qui voulaient des exécutions bien saignantes vont en avoir pour leur argent, "The Furies" a de toute évidence été conçu pour un public venu rien que pour ses effets gores au demeurant bien foutus et filmés avec la plus grande complaisance pour les satisfaire. Pour les autres qui en espéraient un peu plus, pas grand chose à se mettre sous la dent. Devant une bande de tueurs masqués dont la particularité se résume essentiellement à grogner en permanence (où diable ont-ils été recrutés ? Dans des asiles ? Mystère et boule de chair), Kayla va bien évidemment se révéler et virer peu à peu en mode badass pour en dézinguer un maximum avec la complicité d'autres acolytes assez oubliables car vite caricaturales (la jeune Rose était la seule vraiment bien pensée dans sa progression vis-à-vis de Kayla mais ça se révèle au final terriblement mal amené).
"The Furies" tente quand même de se différencier du tout-venant par la spécificité des règles de son "jeu" (l'aspect "Beauty & Beast" n'est pas si bête) et un bug dans la matrice de la boucherie mais ces rares onces d'originalité sont exploitées dans leur potentiel le plus basique et ne parviennent jamais à inverser la vapeur d'un film qui donne le sentiment de n'être qu'un ersatz d'un ersatz (×10) d'un long-métrage déjà connu et beaucoup plus réussi. Et ce n'est pas en s'intéressant à la présence omnisciente qui se cache derrière le fonctionnement de cette chasse à la femme dans les dernières minutes pour installer l'idée d'une suite qui apportera quoi que ce soit de neuf à la pauvreté de l'entreprise...
Bref, si vous êtes seulement venus là pour vous régaler devant quelques envolées bien sanglantes, peut-être que "The Furies" vous satisfera le temps de sa très courte durée mais, si vous êtes à la recherche de plus, passez votre chemin, le long-métrage de Tony D'Aquino n'a absolument rien d'autre à proposer afin d'être un tant soit peu mémorable...