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Il y a décidément des films qui supportent mal un second regard, d’autant plus lorsque le premier était déjà circonspect. The Game est considéré par beaucoup comme le film mineur de Fincher (avec Panic Room), et je ne peux que leur donner raison. La faute à un scénario alléchant sur le papier, conceptuel à souhait, mais qui ne fonctionne que trop peu une fois mis à l’image.
Car c’est là le plus gros défaut du film, cette énorme demande de suspension consentie de l’incrédulité qu’il demande au spectateur. Je ne suis pas du genre à pinailler sur des menus détails lorsque ceux-ci servent une vision plus large, mais ici la pilule ne passe pas. L’enchaînement des péripéties ne laisse jamais croire qu’une telle machination puisse exister, le contrôle demandé à son bon fonctionnement étant tout bonnement impossible. Un escape game géant où on risque de laisser les participants se vider de leur sang paraît une idée crétine. Et ne parlons même pas du final, cerise sur le gâteau qui fait se retourner psychologiquement Michael Douglas, alors décidé à mourir, sans aucune once de crédibilité, remerciant soudain son frère. Paie ton traumatisme inexistant. D’autant plus que si l’inspiration dickensienne est évidente, on a bien du mal à s’attacher à ce nanti aux problèmes de riches qui joue à un jeu pour multimillionnaires dans le seul but de retrouver une part d’humanité (ce qui se solde par un plan drague avec une actrice, super). A voir la carrière des scénaristes, Brancato et Ferris, on comprend mieux l’ineptie du tout : Traque sur Internet, Terminator 3 ou Catwoman. Je vois…
Bon, on l’aura compris, dans une lecture premier degré, The Game n’est pas un foudre de guerre. Mais heureusement, c’est Fincher aux manettes, et si la paranoïa ne prend pas, le symbolisme fonctionne. L'œuvre reste intéressante dans sa dimension métaphorique, car ce jeu, c’est celui d’Hollywood, celui de l’illusion. On retrouve tous les éléments de l’usine à rêves : acteurs, décors bidons, effets spéciaux, cascades… Le film prend alors une dimension méta, propulsant Van Orton en tant que spectateur dans un récit immersif. Le genre de spectateur qui ne veut plus regarder le film, mais en comprendre le making-of : “I’m pulling back the curtain, I wanna meet the wizard”.
Oz, donc, Wonderland aussi (White Rabbit) , avec pour théâtre le San Francisco du Faucon Maltais, de Bullit, et de Zodiac. La magie du septième art qui permet de vivre des émotions fortes depuis le confort de son fauteuil, de tout risquer sans suer goutte, et de jouir sans peine d’une aventure hors du commun. Et on comprend donc mieux cette fin de prime abord décevante. Michael Douglas sort de la salle, content d’avoir vu une pépite qui l’accompagnera dans son parcours de cinéphile.
Quant à moi, je ne suis pas aussi enthousiaste que lui. Car ce second sens n’efface pas les tares du premier, les deux n’arrivant pas à se conjuguer de façon convaincante. Dommage.
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Créée
le 12 déc. 2024
Critique lue 9 fois
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