Bien assis confortablement dans mon canap' voilà que je m'apprête à regarder The Game, encore un Fincher que je n'ai pas vu. Je devais le voir pour un podcast et puis finalement je n'ai pas eu le temps, alors je me suis dit qu'il fallait quand même rattraper ce que je pensais être une lacune.
Si j'avais su, je m'en serais bien passé. Difficile de remettre en question la mise en scène, la photographie et le jeu des acteurs, mais en revanche en ce qui concerne le scénario, c'est une toute autre affaire.
Si l'ennuie n'est jamais loin, c'est principalement dû à l'invraisemblance de cette histoire. Fincher lui accorde un traitement réaliste, et il en résulte que cette histoire que l'on aurait pu prendre comme une sorte de fable sombre, peine vraiment à maintenir l'attention du spectateur. D'autant plus que le twist final fait plus l'effet d'un vieux pétard mouillé qu'autre chose. Que l'on ne conclu pas forcément en laissant une fin ouverte, pourquoi pas, et il aurait été préférable que ce soit le cas pour The Game. La pression des studios semble avoir bridé la fibre artistique de David Fincher, et c'est vraiment regrettable.
Pour autant tout n'est pas non plus à jeter dans ce film, car la réalisation demeure toujours aussi impeccable et précise. On reconnaîtrait le style de Fincher entre tous. Michael Douglas quant à lui est très convaincant dans son rôle, il transmet parfaitement les émotions désirées. Sean Penn ne lui fait pas d'ombre et s'avère moins présent, mais tout aussi important. Fincher sait filmer ses acteurs et les sublime habilement.
The Game laisse véritablement un goût amer, on regrettera fortement le manque d'audace dans l'écriture et dans le développement de l'intrigue. Cet ensemble abouti malheureusement à un climax complètement foiré malgré un casting excellent et une réalisation de qualité, mais The Game n'en demeure pas moins un film très vain ...