Entrée en fanfare

De quoi parle Overlooking View, le premier film de la série Kara no Kyoukai ? (La frontière du néant) Il se focalise sur Shiki Ryouki, une adolescente (qui me paraît davantage être une jeune femme de 25 ans mais passons…) qui travaille pour Touko Aozaki afin de résoudre des affaires mystérieuses. Ici, il s’agit de de jeunes filles qui sautent dans le vide.
Sur la forme, ce film en jette plein la vue. Les teintes ternes et sombres de Tokyo, les plans en plongée des bâtiments, les éclairages variant du jaune terne au vert moisissure de la même teinte que les immeubles abandonnés, tout cela contribue à une ambiance oppressante. Je vous préviens, Kara no Kyoukai c’est pas pour les enfants... et pas uniquement à cause de la présence du sang. Des discussions plus philosophiques sur la vision du monde sont abordées et sur notamment sur la beauté de la vue panoramique.
Le doublage est plutôt réussi, on a Ken’ichi Suzumura et Maaya Sakamoto quand même ! Takako Honda fait aussi un très bon travail, cette seiyuu est bien trop sous-cotée…
L’OST est sublime, comme attendu de Yuki Kajiura. Un des morceaux me glace le sang, c’est celui qui se répète comme un motif obsédant tout le long du film et qui sera réutilisé par la suite pour clore les previews. Je juge cet OST meilleur que les autres OST de la série (même s’ils s’en sortent très bien eux aussi).
Il n’y a pas trop de personnages secondaires introduits, c’est plus facile de se focaliser sur les principaux, c’est cool.
Et l’(anti-)héroïne franchement… Enfin un personnage principal badass qui ne fait pas de fan service (pas de lolicon ou de plan sur des culottes) ! C’est pas une fille commune : elle a un bras artificiel, se balade en kimono narmol dans le Tokyo du début du 21e siècle et surtout, elle paraît ne montrer aucune émotion à la vue d’une pauvre victime qui s’écrase sur le sol devant elle. Son combat de fin est époustouflant (les effets spéciaux sont pas parfaits mais ils rendent bien avec l’ambiance).
Ce film pose les bases de la série et pas seulement pour nous indiquer que c’est sponsorisé par Volvic et Häagen-Dazs (bon j’arrête les bêtises :-p). Les personnages principaux sont introduits, leurs caractères ainsi que leurs mystères ; on est en plein dans un cadre surnaturel dans lequel ils évoluent tranquille. Qui sont-ils ? Comment se sont-ils rencontrés (d’ailleurs, de quoi Kokuto a sauvé moralement notre héroïne?) ? D’où viennent les compétences en combat de Shiki ? A quoi sert Kokuto ? (il a pas fait grand-chose dans ce premier film :-p) La démarche de ne pas faire débuter la série au commencement (et donc in media res) est originale ; cela pourra en froisser certains mais elle est essentielle pour comprendre le développement des personnages et notamment Shiki.
Par contre, je serai franche, j’ai dû le visionner une seconde fois pour apprécier les subtilités du film – par exemple, la libellule et le papillon qu’on voit en générique de début et dont Kokuto parle à la fin du film. C’est vraiment un exercice d’esprit où faut capter les infos juste évoquées qui seront abordées plus tard (j’avais jamais fait attention à ce p*** de pont) et ça peut décourager certaines personnes mais essayez quand même. Eh ouais, vous allez vite vous apercevoir que les films de Kara no Kyoukai ne sont pas du tout dans l'ordre chronologique des événements - allez, on s'embrouille encore plus.
Cependant, ce film vaut vraiment le détour ! Vous allez avoir envie d’enchaîner les autres !

PS : non, je n’ai pas (encore) regardé les autres œuvres de Type-Moon ^^