Avis à tous ceux à la recherche d’une histoire d’amour un peu mélancolique et sous une photographie absolument magnifique. Koto no Ha no Niwa (2013, Kazé) est l'un des derniers films d'animation du réalisateur Shinkai Makoto (5 centimètres par seconde, Kimi no na wa) réussi et tout ce qu’il y a de plus classique. Le contrat est rempli.
Comme toujours avec les oeuvres de cet auteur, ce sont les visuels qui se veulent être l’attraction principale. L’histoire se passe à Tokyo et l'on retrouve le tumulte urbain habituel et presque confortable mais ce sont ses jardins, repris des parcs Shinjuku Gyôen, qui composent le décor principal, et quels décors spectaculaires ! Ces plans de quelques secondes qui ne cessent de défiler le long du film ressemblent à s’y méprendre à des photographies avec une parfaite maîtrise des cadrages. Les gouttes sur l’eau, le sol humide, les feuillages et les lumières sont un spectacle entier que le son des averses vient harmonieusement compléter. Il n’y a pas de mots...
Avec ses quarante-cinq minutes, ce petit film nous entraîne plus loin que dans une oeuvre simplement belle, il nous mène véritablement vers une peinture sublime et poétique et il est dommage qu'il soit impossible de réellement s'y plonger faute de développements. La relation des deux personnages principaux est attendrissante à regarder, le rêve d'une jeunesse et le mystère d'une femme à problèmes convainquent également. Mais aussi lumineuses sont ces figures, elles restent éphémères et peinent à rester dans nos souvenirs une fois le rideau retombé.
Cette nouvelle oeuvre de Shinkai Makoto reste un régal et probablement son travail le plus abouti, avec Kimi no na wa (2016, CoMix Wave Films). A voir pour sa simplicité et sa poésie, mais surtout à revoir pour tous ses détails, et sans sous-titres pour pleinement en profiter.