Bédot, abricot et Barry White

À la surprise générale, Guy Ritchie délaisse les blockbusters boursouflés et les CGI approximatifs pour revenir aux sources et proposer un bon vieux film de gangsters comme à ses débuts. Dans la même veine qu'Arnaques crimes et botanique, Snatch et RockNRolla, son onzième long-métrage nous ramène en Angleterre à travers une histoire déjantée où vont se livrer une guerre sans merci entre différents personnages pour hériter du parrain de la drogue local qui souhaite prendre une retraite anticipée...

Narrée avec humour comme un scénario de film par un Hugh Grant déjanté, cette histoire alambiquée où se mêlent présent, flashbacks et suppositions fantasmées ne manque pas de panache ni de savoir-faire, le récent réalisateur d'Aladdin retrouvant son style d'antan pour nous offrir une comédie noire du meilleur cru.

Au programme : personnages atypiques, répliques fumantes, séquences déjantées et retournements de situations inattendus pour un résultat réjouissant où chaque acteur apporte considérablement sa pierre à l'édifice, que ce soit Matthew McConaughey en baron de la drogue calme comme de l'eau plate mais déchainé à ses heures perdues, l'habitué Charlie Hunnam en homme de main glacial nous balançant pour l'occasion un truculent dialogue sur les méfaits des drogues dures face à des junkies incultes, Colin Farrell en coach de boxe impartial le nouveau rookie Henry Golding, génial en truand asiatique.

Assez difficile à suivre en dépit de sa linéarité exemplaire, The Gentlemen reste un "petit" film en soi mais un brillant thriller teinté d'humour particulièrement noir qui prouve une fois encore que Guy Ritchie est bien plus à l'aise dans ces crime movies intimistes que derrière des blockbusters à presque 200,000,000$.