The Gorge avait beaucoup d'atouts : Anya Taylor-Joy, un pitch intriguant, Anya Taylor-Joy, une crevasse mystérieuse, Anya Taylor-Joy, des monstres belliqueux et Sigourney Weaver.
Certes, les 2/3 premiers tiers du film sont une longue mise en contexte propice aux développement des personnages. Perso, cela ne m'a pas dérangé, je pardonne tout à Any.. je suis prêt à pardonner une lente mais sérieuse préparation si le final est à la hauteur du reste des promesses.
Et là, niveau promesses, nous sommes quand même bien lotis : qui a t'il vraiment au fond de cette mystérieuse crevasse que les nations ennemies gardent en bonne entente depuis des décennies?
En attendant de le savoir, Levi (pas ouf Miles Teller quand même) découvre son nouveau taff, le dernier même peut être, entre légendes et secret défense. Mais, en bon soldat, il se détourne vite d'une quelconque vérité pour se concentrer sur un objectif hautement plus intéressant : Anya Ta.. Drasa, son homologue de l'autre côté de l'échiquier mondial, et de la crevasse.
Suite à une mise en bouche attendue avec une attaque massive des choses d'en bas, le film délivre plusieurs passages plus légers où les deux protagonistes s'humanisent petit à petit. C'est globalement bien écrit et réalisé et cela fait le taff.. mais ne nous mentons pas.. à la vue du pitch, le 3ème acte est attendu avec fermeté.
Et c'est là que The Gorge s’effondre pour l'auteur de ses lignes : la menace dans la crevasse n'est pas à la hauteur de la mise en bouche, tout est certes dangereux mais trop téléphoné et "petit" pour avoir la montée d’adrénaline tant attendue. On la sent partir de nos glandes surrénales.. elles passent par les oreilles mais déjà semblent marquer le pas. Nos deux comparses semblent bien trop tranquilles dans cette crevasse et l'adrénaline ne sait plus quoi faire... s’arrêter là? attendre une autre décharge? continuer tant bien que mal ?
Alors certes, notre curiosité est satisfaite, mais clairement pas notre soif de sang, de gunshots, de scènes intenses et de violence. J'écoutais il y a peu l'excellent podcast du service Shadowz sur le ciné d'action et Céline Tran a mis le doigts dessus : l'une des excellentes idées des tarés derrière les The Raid, c'est d'avoir choisi des artistes martiaux comme acteurs. Car ici .. et bien on n'y croît pas du tout. Pire, la fin se devine bien en amont et elle est tellement mièvre et clichée qu'elle en devient ridicule!
Peut être une production plus indé, ou un film du même genre sorti 20 ou 30 ans plus tôt, aurait fait d'autres choix dramatiquement plus appropriés pour aider le spectateur à s'immerger bien mieux dans un final paradoxalement sans intérêt. Et que dire de la réalisation de ce segment. Pourtant M. Scott Derrikson sait tenir une caméra, le problème doit venir d'ailleurs... peut être dans le fait que ce produit spécial VOD peut être vu par les zombis dans le bus avec leurs smartphones.. d'où le manque criant d'ambition, de rythme et des cadrages bien trop sages dans ce dernier tiers qui, à on sens, montre toutes les limites d'un tel projet.