Erigé au rang de Dieu parmi les hommes par la plupart des hipsters avec une filmographie quasi parfaite ( La Famille Tenenbaum, La Vie aquatique, Fantastic M. Fox, Moonrise Kingdom...), Wes Anderson marque son retour avec un festival de scènes emballantes et emballées dans ce Grand Bupdapest Hotel qui ne manque pas de panache.
Telle une magnifique maison de poupée quelque peu désuète, ledit hôtel incarne, à la fois, le décor et le chevalet idéal pour retrouver l'incroyable sens pictural propre au réalisateur et les tics visuels qui lui sont chers, à savoir une symétrie visuelle quasi obsessionnelle ainsi qu'une palette de couleurs toujours aussi riche et appétissantes, à l'image des pâtisseries salvatrices du film.
Jubilatoire le film l'est assurément, porté par une pléiade d'acteurs, une fois de plus, au diapason du réalisateur et de son rythme. La joyeuse troupe nous embarque, durant un peu plus d'une heure et demie, dans un tourbillon de petites scénettes virtuoses, propices à de nombreuses situations loufoques. Tête d'affiche servie par des dialogues ciselés et raffinée, Ralph Fiennes y révèle un potentiel comique insoupçonné jusque-là.
Vestige d'une époque glorieuse, The Grand Budapest est avant tout le témoignage pudique de personnages nostalgiques de leur gloire passée. Entre rires et larmes, Wes Anderson livre une fois de plus une comédie dramatique touchante, capable d'esquisser une petite larme derrière un rire généreux.