Grand Prix du Jury à la Berlinale 2014, ce dernier Anderson est une comédie qui nous plonge dans la jouissance mais aussi la frustration. En une heure et quarante minutes seulement, le réalisateur nous raconte plusieurs histoires imbriquées les unes dans les autres, mais ayant l’objectif commun de décrire le passé d’un somptueux hôtel pourtant aujourd’hui en ruine. Ce qui est jouissant, c’est la subtilité des dialogues extrêmement bien portés par les acteurs. Les décors sont éclatants de couleurs et les costumes sont véritablement attrayants. Tous ces éléments sont mis en scène dans des travelings excessifs mais tellement satisfaisants. On se sent à l’intérieur et on a incontestablement envie d’y être. Malheureusement, ce qui est frustrant c’est de voir ce casting quatre étoiles ne faire que de courtes apparitions. Mathieu Amalric, Adrien Brody, Jude Law, Bill Murray ou encore Edward Norton et Léa Seydoux n’auront que quelques minutes pour marquer leur présence. Mais c’est Tilda Swinton qui l’emporte en défunte Madame D. Plus longuement, on découvre pour la première fois à l’écran un Tony Revolori assurément doué en jeune Loddy Boy. Il est soutenu par la douce boulangère Saoirse Ronan et paternaliste Ralph Fiennes. The Grand Budapest Hotel est une comédie hilarante au style très personnel mais qui aurait demandé plus de longueur pour travailler davantage sur les personnages.